Algérie

Les boulangers demandent l'amélioration de la marge bénéficiaire



La rencontre qui a réuni lundi dernier les représentants des boulangers et le ministère du Commerce s'est soldée par une série de propositions ayant trait à la prise en charge des revendications des professionnels de cette branche. Néanmoins, les engagements des autorités dans ce sens, ne semblent pas avoir un grand impact auprès de nombreux boulangers qui campent sur certaines positions.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Une partie des boulangers approchés hier à Alger, continuent de revendiquer l'augmentation de la marge bénéficiaire qui selon eux, s'impose aujourd'hui, pour éviter la fermeture de plusieurs boulangeries. «Tout ce que nous demandons, c'est une marge bénéficiaire acceptable, ce qui est parfaitement légitime», défendra le gérant d'une boulangerie située à Alger-Centre. Il argumente en rappelant que les intrants tels que la levure ainsi que les améliorants ont excessivement augmenté. «Il serait par conséquent logique que le prix de la baguette augmente», a-t-il relevé.
Il n'est pas sans rappeler, fait-il remarquer, que beaucoup se focalisent sur le prix du pain subventionné par l'état «alors qu'ils sont nombreux à détourner de la farine pour fabriquer d'autres produits que le pain». Il estime qu'il faudra inévitablement penser à réévaluer le prix de la baguette. «Notre but n'est pas de mettre à mal le pouvoir d'achat du citoyen ni quoique ce soit. Mais il faut comprendre que des centaines de boulangers sont exposés au risque de fermer boutique à cause de ce contexte», se plaint-il. Pour lui, les promesses faites par les représentants du commerce ne changeront pas la situation des professionnels.
Un autre boulanger relevera, lui aussi, que «la marge bénéficiaire des boulangers est faible malgré la subvention de la farine qui est une matière essentielle dans la confection du pain». Ce dernier souligne qu'il n'a opéré aucune augmentation, mais appelle les autorités à revoir le prix de la baguette de pain, «et de trouver le compromis qui arrangera et les consommateurs et les boulangers».
La question du prix de la baguette fait actuellement l'objet d'un véritable casse-tête. Des boulangers ont déjà pris l'initiative d'augmenter le prix d'une baguette de pain «ordinaire» à 15 DA dès le début du mois de janvier. Mais cette démarche n'a pas été sans répercussions, puisque les sanctions sont aussitôt tombées sur les boulangers qui ont opéré cette hausse de façon inopinée. Cette décision a exposé plusieurs boulangers à des sanctions sévères, comme la fermeture de leurs locaux.
Lors de la réunion qui a par ailleurs regroupé les représentants des boulangers et les responsables du ministère du Commerce, des mesures non officielles ont été annoncées. Il s'agit entre autres, de la levée de toutes les sanctions en vigueur, mais seulement si les boulangers se rétractent sur leur décision d'augmenter les prix.
L'application de cette mesure sera d'après les témoignages des boulangers, difficile à appliquer sur le terrain, vu que la majorité se dit pour une augmentation de la marge bénéficiaire, ou du moins, son amélioration. Le président de la fédération nationale des boulangers, Youcef Kalafat a indiqué pour sa part, que les négociations avec le ministère du Commerce doivent se poursuivre jusqu'à satisfaction des revendications des boulangers. Il défend, lui aussi, la position des boulangers et appelle à l'amélioration de la marge bénéficiaire. Il soulignera que «le prix actuel de la baguette ne reflète pas son coût réel».
Il ne manquera pas de rappeler qu'au moment où tous les produits de consommation connaissent des hausses exubérantes, le prix du pain lui, est resté le même depuis 1996.
M. Z.


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