Algérie

Les boulangers «clandestins» et les autres



Malgré lesassurances de l'Office interprofessionnel des céréales (OAIC) concernant leprix du blé tendre destiné à la production de la farine panifiable, fixé à1.285 DA le quintal, les boulangers de Constantine font état de leursappréhensions. Par la voix de l'Union générale des commerçants et artisans deConstantine (UGCAA), ces derniers expriment leurs inquiétudes et leurmécontentement.Pour ce quiconcerne la baguette de pain de farine de 250 grammes, son prix (7,50 DA) n'apas changé depuis 1996, alors que les coûts de production et notamment la main-d'Å“uvreont augmenté dans de fortes proportions. Les conséquences prévisibles de cesdistorsions, c'est une désaffection relative de certains boulangers, qui ontmis la clé sous le paillasson, en attendant des jours meilleurs. Selon M.Bendjalaa, président local de l'UGCCA, certains sont carrément entrés «dans laclandestinité et sont allés grossir les rangs de certains spéculateurs» et sesont installés à la périphérie de Constantine, occupant des hangars et même despoulaillers désaffectés, sommairement équipés pour fabriquer un pain douteuxdans des conditions d'hygiène encore plus douteuses». Ce pain de farine pesantmoins de 250 gr est vendu à 10 DA, non pas auprès des boulangers mais auxrevendeurs installés dans les rues et sur les trottoirs. Chaque matin desdizaines de camionnettes déchargent au centre-ville et en banlieue, àl'intention de passagers véhiculés pressés de coltiner des montagnes debaguettes. A ce train, ajoutera le président de l'UGCA, «il y aura bientôt plusde pain dans les rues que chez les boulangers» .«Comme cela a étédit au sein des structures de ‘l'union', personne ne demande l'augmentation duprix du pain de farine, fixé par la loi du 13 avril 1996, mais une aide del'Etat sous forme de soutien, pour éviter que les gens de cette profession netravaillent pas à perte serait la bienvenue». Cela permettrait semble-t-il deneutraliser les boulangeries clandestines qui profitent, a vrai dire de lasituation pour tirer des profits inacceptables.Par ailleurs,soulignera M. Bendjamaa, «les premières augmentations portant sur les prix dela semoule ont jeté le désarroi au sein de la profession». Même si le prix dupain amélioré de semoule est libre à la vente, précisera-t-il, très peu deboulangers ont répercuté ces augmentations, portant la baguette améliorée à 20DA chez certains, alors que dans plus de 85 à 90 % des cas celle-ci continue dese vendre à 15 DA. Ceci, afin d'éviter toute surenchère et toute spéculation,en tout cas, concernant les boulangers qui ont le souci de vouloir préserver laprofession des crises latentes.


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