Les boulangers chargent la Direction du commerceLa crise du pain perdure à Alger

Le pain se fait toujours rare à Alger, plus d'une semaine après l'Aïd el-Fitr. Ils sont nombreux les boulangers qui n'ont pas encore regagné leur « four ». Ils ont tout simplement prolongé leur congé. Conséquence : pénurie de pain et files d'attente interminables devant les quelques boulangeries ouvertes. Le président de la FNB (Fédération nationale des boulangers), Youcef Kalafat, ne nie pas cet état de fait et soutient que ce problème se pose beaucoup plus dans la wilaya d'Alger. « A l'intérieur du pays, les boulangers ont repris le travail juste après l'Aïd », affirme-t-il. Selon lui, si la situation perdure dans la capitale, c'est en raison de l'absence des panificateurs qui n'ont pas rejoint leur lieu de travail. « La plupart des ouvriers qui exercent à Alger résident à Jijel ou en Grande- Kabylie », rappelle-t-il. S'agissant de la décision du ministre du Commerce d'appliquer des sanctions à l'encontre des commerçants et boulangers qui n'ont pas respecté le tableau des permanences pendant les deux jours de l'Aïd, M. Kalafat fera observer que la FNB ne peut que l'approuver. « Nous ne pouvons pas aller à l'encontre de la loi », dira-t-il. Et d'ajouter : « C'est une leçon pour nous. Nous devons examiner les points faibles ayant engendré cette situation en vue de prendre les mesures adéquates. C'est ce qui nous permettra de mieux s'organiser surtout que la fête de l'Aïd el-Kebir est dans deux mois. » Pour la Fédération, le boulanger n'est pas le seul fautif. La responsabilité incombe également à la Direction du commerce. « Il n'est pas normal que la DCP établisse seule la liste des permanences. Elle devait et devra associer la Fédération des boulangers d'autant que nous seuls pouvions savoir qui des ouvriers sont capables d'assurer les permanences pendant les jours fériés », précise-t-il avant de souligner la nécessité d'« ouvrir des écoles de formation au niveau de la capitale pour régler le problème du manque de main-d''uvre ». « La FNB s'engage à caser les jeunes formés dans des boulangeries », a affirmé son président.