Algérie

Les boulangers appréhendent la hausse du prix de la farine


Les boulangers affiliés à la section UGCCA d?Oran appréhendent l?augmentation du prix de la farine de panification. Les 300 boulangers qui sont durement touchés par le commerce informel du pain traditionnel, par le biais de leur section locale, interpellent le gouvernement pour qu?il se penche sur le dossier de la filière du pain, qui est l?une des plus importantes du pays. Ils invitent les autorités à prendre des mesures qui s?imposent pour la protection de cette filière, soit par exonération en matière fiscale, comme ce fut le cas pour celle du cuir, soit sous forme de subventions, à l?instar de celles qui ont été accordées aux producteurs laitiers. Devant la hausse des prix des matières premières pour la confection du pain et les charges salariales, ces artisans exercent en faisant appel à la cellule familiale. Ils n?arrivent plus à joindre les deux bouts. Certains ont même transformé leur négoce ou loué leurs locaux à des sociétés spécialisées dans la téléphonie ou l?électroménager. Un ancien artisan boulanger, qui s?est reconverti en transformant son magasin, a trouvé le filon. Il a déclaré qu?il perçoit un loyer substantiel avec des avances de trois années, de quoi vivre dans la dignité sans être obligé de faire le parcours du combattant, ni de se lever tôt le matin, des fois dans l?insécurité, tout ça pour préparer une fournée, courir après la farine ou faire face aux coupures d?électricité. « Avant, je faisais, avec mes enfants, un travail de titan, qui est très ingrat. Maintenant, je me la coule douce en profitant même d?un bon mois en bord de mer », se plait-il à rappeler. « On ne peut plus faire face à la concurrence », déplore un autre artisan boulanger présent à cette occasion au niveau du siège local de l?UGCCA, en référence au pain traditionnel « matlou? » importé parfois de Maghnia ou celui, supposé être du Moyen Orient mais produit localement. Ces pains font ravage dans les cités. A chaque coin de rue, en cette période des vacances scolaires, beaucoup de jeunes se sont érigés en commerçants. Ils ont crée, à même le sol ou devant leur habitation, des points de vente informels, sans oublier les places publiques et les grandes artères. Pain invendu « A Oran, durant la saison estivale ou le mois de ramadhan, le constat est amère », a relevé le président de la section des boulangers. Tout le monde vend du pain. Le boulanger assiste en spectateur face à cette situation, car même l?épicier et le boucher commercialise le pain. « Nous sommes obligés de brader notre produit auprès des revendeurs qui n?hésitent pas, en fin de journée, à nous restituer le pain invendu. », constate un professionnel du domaine. « Quant à nous, les artisans boulangers, dans notre négoce, nous accueillons à longueur d?année une noria de contrôleurs des services de l?hygiène, du commerce, de l?inspection du travail ou des impôts, avant que les services des impôts ou autres nous adressent des mises en demeure pour des opérations de redressement », constate un groupe de boulangers qui estime que l?Etat doit aussi jouer le jeu et penser à ces artisans, dont le métier est en train de disparaître. « D?ailleurs, dès l?année prochaine, je vais ne reconvertir avec mes enfants, grâce à l?emploi des jeunes, dans la restauration rapide. Le Chich Kebab qui est devenu à la mode à Oran et qui rapporte mieux à présent. Il vous suffit de faire un tour au niveau de la rue Mohamed Khemisti, au centre-ville, pour constater l?explosion de cette activité. Quant à nous, les anciens artisans, il ne se passe pas un jour sans que l?on assiste à l?ouverture de mini boulangeries gérées par des équipes de jeunes. Ils proposent du pain supposé être syrien, à raison de 10 et 20 dinars l?unité », lance un boulanger avant d?ajouter : « nous, par contre, les véritables artisans qui avons des charges, la baguette nous est taxée à 6,50 dinars ». Certes, certains boulangers, pour joindre les deux bouts, reconnaissent être « obligés de tricher sur le poids de la baguette, au détriment du client ».
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