De la fripe, des chaussettes et des chaussures neuves ou d'occasion, de la quincaillerie d'occasion, des gadgets made in China, de l'électronique démodée et pas forcément en état de marche, des CD de films et chansons piratés, quelques chardonnerets apeurés par tant de monde, des choses quelques fois inidentifiables, mais surtout des téléphones portables et leurs accessoires qui agglutinent la majeure partie de la foule, simplement curieuse ou réellement intéressée. Chacun palpe l'objet de sa convoitise, le triture et l'inspecte, s'enquiert du prix, négocie avec le vendeur, puis s'en empare ou s'en déleste avec l'espoir de trouver meilleure occasion quelques pas plus loin. Juste quelques pas, car l'endroit est des plus limité et les services de police, toujours en patrouille dans le coin, ne tolère aucun débordement, de sorte que cette « d'lala » est à peine visible pour les passants alentour. Quelquefois, le chineur peut assister à un véritable spectacle : celui auquel convie un bonimenteur qui tente d'écouler ses élixirs. La voix assurée, le regard franc, invoquant Dieu et son Prophète (QSSSL), il déploie ses arguments appuyés de semblant de démonstrations pour convaincre une assistance suspendue à ses lèvres et qui ne demande qu'à le croire, prête à mettre la main à la poche pour tenter le remède-miracle qui mettra peut-être fin à une souffrance récalcitrante. Dernier argument pour dissiper l'ultime hésitation, il consent à offrir un rabais. A 100 dinars la fiole, ça ne ruine pas. En veux-tu, en voilà ! En quelques minutes, il écoule son stock, non sans braver encore ses clients en prenant à témoin le cercle de curieux, de revenir le traiter de menteur si son médicament se révélait inefficace, tout en prenant soin de leur préciser que « C'est Dieu qui guérit ». Se faire soutirer quelques sous par un charlatan ou en déboursant pour un objet qui ne fonctionne pas, n'a jamais empêché de continuer à chiner. C'est un « risque » accepté, peut-être est-ce même l'un des aspects qui en fait tout le charme. Vivement un endroit plus approprié, comme il en existe dans toutes les grandes villes du monde. Ce genre de marché n'est pas aussi inutile que semblent le penser certains. Outre qu'il peut offrir des revenus supplémentaires à la commune, c'est aussi une occasion pour donner une seconde vie à une multitude d'objets qui, autrement, iraient tout simplement polluer l'environnement.
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Posté Le : 15/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ouali M
Source : www.horizons-dz.com