Algérie

Les bons points et les appréhensions du FMI Le rapport du Fonds monétaire international sur l'Algérie sera remis en janvier


La mission du FMI, conduite par Joel Toujas Touré Bernadet, a effectué une visite en Algérie durant laquelle elle s'est enquis des derniers développements économiques. Une visite qui intervient dans un climat de morosité au niveau mondial avec la crise de la dette européenne précédée par celle ayant touché l'économie américaine. Selon le chef de la mission du FMI, Joel Toujas, l'Algérie s'en sort plutôt bien et affiche une croissance de 5% hors hydrocarbures, tirée par les investissements publics notamment dans les secteurs du BTPH et les services. Cette performance a été réalisée grâce à " l'aisance financière de l'Algérie générée par les hydrocarbures pour à la fois assurer les dépenses de fonctionnement et constituer une épargne pour faire face à tout choc pétrolier ", a expliqué M. Toujas, hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Le chef de mission du FMI a justement beaucoup insisté sur les fluctuations des prix du baril à court terme qui ne sont pas sans conséquences sur l'économie de l'Algérie. Il y a un risque de voir les cours du pétrole s'effondrer 'ce qui pourrait affecter les équilibres financiers de l'Algérie à cause de la baisse de la demande sur les hydrocarbures des pays développés dont la croissance est en chute ces derniers mois ", a-t-il déclaré. Autre facteur de risque, les augmentations des salaires de la Fonction publique jugées par le FMI trop importantes qui pourraient avoir un effet négatif sur l'inflation même si celle-ci est pour le moment maîtrisée (4%) du fait surtout de l'épargne des ménages. La solution viendrait ainsi du secteur privé qu'il faudrait dynamiser et faire de lui le moteur de la croissance, car il faudrait s'attendre à moins de dépenses publiques si les prix du baril baisseraient. Pour lui, le privé peut contribuer à créer de la valeur ajoutée et résorber le chômage qui est important chez les jeunes diplômés, atteignant les 21% et 19% chez les femmes. Sur ce point précis, M. Toujas a souligné qu'il est impératif d'accélérer les réformes pour plus de création d'emplois et " les autorités algériennes nous ont fait part du plan pour développer certains secteurs pourvoyeurs d'emplois comme l'industrie automobile et la sidérurgie ". D'où son appel à la diversification de l'économie nationale dépendante à 98% des hydrocarbures représentant 2/3 des recettes de l'Etat ". Interrogé sur les conséquences de la crise de la dette de l'Euro sur le système financier de l'Algérie, le chef de la mission du FMI a écarté tout risque sauf dans le cas où la demande sur les produits énergétiques baisserait. " L'Algérie est à l'abri, comme en 2009 lorsque la crise des subprimes avait éclaté aux Etats-Unis ", a-t-il dit, ajoutant que le " système bancaire algérien est stable, néanmoins il ne joue pas pleinement son rôle dans le développement économique ". Il préconise, à ce propos, de doter le secteur bancaire d'un " système moderne d'information et renforcer ses capacités d'analyse notamment dans son volet octroi de crédits sachant que les banques algériennes sont prudentes ". M.Toujas a, par ailleurs, indiqué que le recours par l'Algérie au bons de Trésor américain est un " bon placement d'autant que les fonds d'investissements ont adopté cette démarche en augmentant leurs parts de bons de Trésor ".
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)