Algérie

Les bons conseils



Lorsde sa rencontre dimanche soir avec les opérateurs économiques, organisée par la Chambre algérienne decommerce et d'industrie (CACI), le Chef du gouvernement M. Abdelaziz Belkhadema affirmé, péremptoire, que «l'Algérie a des potentialités naturelles ethumaines énormes qui, si elles sont utilisées à bon escient, peuvent faireréduire le taux de chômage à 8 % dans les six ou sept années à venir» et d'enrajouter une louche en soutenant que «nos capacités nous permettent de prendreen charge les 250.000 à 300.000 étudiants qui arrivent annuellement sur lemarché de l'emploi».Iln'est pas dans notre propos de contredire ce que Belkhadem a avancé sur lespotentialités du pays dont il a fait état. C'est un fait avéré et reconnu quel'Algérie dispose effectivement des capacités en mesure de lui permettred'atteindre un développement économique durable générateur d'une dynamique decréation d'emplois qui diminuerait drastiquement le taux de chômage. Ce qu'il adit soulève toutefois la question de savoir comment il explique que lesgouvernements successifs ayant été en charge des affaires de l'Etat, auxquelsil a été associé, dont celui qu'il dirige actuellement, n'ont pu atteindre cetobjectif d'un taux de chômage aux alentours de 8 % alors que les potentialitésdu pays qu'il a évoquées n'ont jamais été aussi fortement disponiblesjustement. Belkhadem a subordonné la réussite de l'objectif auquel il s'estréféré par l'utilisation à bon escient des potentialités nationales. D'où l'on esten droit de déduire au vu de sa non réalisation au bout de neuf années (pour nes'en tenir qu'à celle où il a été intimement associé à l'actiongouvernementale) que le « bon escient » n'a pas été au rendez-vous dans lapolitique de l'exécutif en la matière. Le plus sidérant dans l'assertion duChef du gouvernement posant au conditionnel l'usage à « bon escient » de cespotentialités, est qu'il l'avance comme s'il n'est pas à la tête dugouvernement et que son « conseil » s'adresserait à tout autre que lui etl'équipe dont il coordonne le travail. De là notre interrogation subsidiaire àBelkhadem : qu'est-ce qui nous empêche de mettre en pratique dans l'exerce dela gestion des affaires publiques, votre « lumineux conseil » ?Ily a dans la « sortie » de Belkhadem comme un aveu d'impuissance face à desobstacles dont il s'est gardé toutefois d'en révéler la nature et d'en désignerceux qui en sont à l'origine. Il n'y a pas longtemps, Ahmed Ouyahia, sonprédécesseur au gouvernement et désormais chef à plein temps du RND, s'est luiaussi « fendu » de sa recommandation en conseillant à son successeur et à sonéquipe de s'attaquer à la poignée d'aigrefins qui plombent le développentéconomique national par leurs agissements. Pourquoi n'a-t-il pas procédé à cetteoeuvre de salubrité publique quand il avait la responsabilité des affaires ? Acroire que la chefferie du gouvernement dans notre pays n'est pas le poste d'oùl'on peut mettre en oeuvre les bonnes intentions que l'on nourrit pour lanation et le peuple. D'où et par qui alors serontinsufflés ce « bon escient » et cette volonté de combattre le pillage en règledu pays auquel nous assistons et dont l'une des conséquences est que le chômagea encore de « beaux jours ».


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