Algérie

Les bonnes recettes ne sont pas forcément les meilleures



La Fédération algérienne de football continue de faire parler d'elle. Lors de l'émission «90' football» de ce lundi 25 mars sur la chaîne «El Bilad», des hommes de terrain n'ont pas hésité à violer le respect des frontières pour dépoussiérer le dossier des élections du président de la FAF, Kheireddine Zetchi.«L'actuelle équipe de la FAF ne s'est pas construite dans la transparence». Première salve de Mohammed Zerouati, président de la JS Saoura qui étale d'autres vérités plus révélatrices et jette ainsi un pavé dans la mare, en révélant la méthode «non réglementaire» liée à l'élection de Zetchi à la tête de la FAF en mars 2017, confirmant ainsi, et sans détour, une ingérence gouvernementale dans le processus électoral...«Avant de répondre à vos questions, je présente mes sincères excuses au président de la commission des élections Ali Baamar, que nous avons trahi. Je regrette aujourd'hui de l'avoir fait, j'espère qu'il me pardonnera. Encore une fois, je suis confus et je regrette ce qui s'est passé», devait-il déclarer.
«J'étais membre de la commission de candidatures, et je peux vous confirmer aujourd'hui que nous avons subi des pressions énormes pour préparer le terrain à l'élection de Zetchi... L'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports El-Hadi Ould Ali a usé de son poids dans cette affaire. Il y avait également des interventions d'autres parties. Le président de la commission Ali Baâmar avait démissionné en refusant ces pressions. Il avait été remplacé par Hacène Hamar», a ajouté Zerouati. «Nous étions cinq à avoir signé le document final, dont le Secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports».
Les révélations inattendues de Zerouati tombent au moment ou Zetchi bouclait ce mercredi dernier ses deux années à la tête de la FAF. Il avait été élu le 20 mars 2017, en remplacement de Mohamed Raouraoua, lequel, faut-il le rappeler, avait décidé de ne pas briguer un nouveau mandat. Dans ce cadre, un confrère du quotidien El Watan, spécialiste des questions juridiques, mettait en exergue dans une des éditions, le fait que «la lettre du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) adressée au président de la commission électorale (Ali Baâmeur), le 13 mars 2017, le procès-verbal de la commission électorale du 15 mars 2017, le procès-verbal de la séance de l'AGEx du 20 mars 2017, met en lumière un enchaînement de transgressions, à commencer par l'article 21 des statuts de la FAF, adopté en AGEx le 25 novembre 2015, portant composition de l'Assemblée générale qui est en contradiction avec l'article 5 du décret exécutif 14-330 fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales, ainsi que leur statut-type. Et d'ajouter que l'injonction du MJS avait pour but de maintenir la date du 20 mars 2017 pour la tenue de l'AGEx...Cette immixtion est une violation des statuts et règlements de la FIFA (article 13 des statuts de la FIFA)».
Quant au président de la JS Saoura, lui, dénonçait le fait que «le dossier de candidature de Zetchi n'était pas complet, puisqu'il n'avait pas présenté la liste des membres du Bureau fédéral, nous l'avions logiquement rejeté, le procès-verbal (PV) prouvant mes propos existe, mais après des interventions il a été validé. Je le dis haut et fort, l'élection de Zetchi est illégitime. Il avait été désigné avant d'être élu, ça c'est clair», a-t-il ajouté.
Le 27 février 2017, l'AGO a procédé à l'élection de la commission électorale composée de deux commissions (électorale et de recours). Zerouati confirme l'ingérence du MJS dans l'élection de Zetchi, alors que la FIFA interdit toute sorte d'intervention des pouvoirs publics dans les affaires des fédérations. Poursuivant son intervention, Zerouati dira «La commission s'était réunie avant les élections en présence du secrétaire général du MJS qui n'avait pas le droit d'y être. Il tenait au courant l'ancien ministre de ce qui se passait, minute par minute. Je lui avais demandé de quitter les lieux et nous laisser continuer notre réunion, mais il avait refusé. Il avait même signé le document des candidatures, ce qui est totalement interdit et représente une ingérence», a-t-il expliqué, tout en proposant la «tenue dans les plus brefs délais d'une assemblée générale extraordinaire (AGEX) et élire un nouveau président qui fera l'unanimité».Selon les règlements de la FIFA, une ingérence gouvernementale (MJS) au sein d'une fédération (articles 13 et 17 des statuts de la FIFA) pourrait entraîner la suspension de l'équipe nationale de toute compétition internationale.
Pour notre confrère d'El Watan «Les compositions de la commission de candidature et la commission de recours n'étaient pas conformes au code électoral dans leur composition et elles étaient incompatibles. Le 15 mars 2017, après l'appel à candidature, la commission de candidature s'est réunie pour étude des dossiers (9) de candidature? en présence des membres de la commission de recours, ce qui est contraire au règlement du code électoral. Le plus grave allait se produire le même jour (15 mars 2017) suite au communiqué de Ali Baâmeur, président de la commission électorale, qui a publié sur le site de la FAF la date de la tenue de l'AGEx, à savoir le 27 avril 2017, conformément à l'article 26 (60 jours)». Voilà une situation qui risque aujourd'hui de porter atteinte à l'image du football algérien. Les déclarations avaient également portées sur les questions de l'arbitrage, de la gestion de la LFP...


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