Les bonnes gens

Lassé de tout ce qui se déroule dans le monde du sport et blasé des discours mensongers de responsables mythomanes, je ne cesse de remonter le temps pour voir défiler devant mes yeux des dirigeants probes, sincères et désintéressés.
Des hommes au service de leur pays, sans la moindre contrepartie. Rien que pour leur conviction, et sans moyens, ils ont réussi des miracles et hissé les couleurs nationales dans le concert des nations. Je me rappelle un Khabatou qui, sa vie durant, ou du moins jusqu'à ce qu'il se rende compte que les temps ont changé, s'est sacrifié pour la jeunesse algérienne sans jamais demander quoi que ce soit. Sous sa houlette, le MCA a remporté la Coupe d'Afrique des clubs champions au milieu des années 1970. C'est également lui, et sans moyens, qui a créé l'inoubliable école de football de l'OM Ruisseau, sombrée depuis dans l'oubli autant que ce club qui a enfanté les plus grands joueurs de l'époque. Je n'ai cité là que Smaïl Khabatou, le seul qui m'est venu à l'esprit mais les bonnes gens se comptaient à cette époque par centaines, voire par milliers, tous acquis à la même cause. Celle d'aider la jeunesse algérienne et par ricochet le pays entier. Ils ont réussi dans leur 'uvre, et d'une manière à faire envier les dirigeants d'aujourd'hui, incapables d'apporter le moindre apport au sport national. Ces éducateurs, d'une honnêteté irréprochable, ont laissé des souvenirs indélébiles que nul ne peut oublier tellement, ils se sont sacrifiés pour des générations entières. Que reste-il aujourd'hui ' Ce n'est même pas la peine utile de répondre à cette question tellement la réponse coule de source. Depuis le retrait de ces bonnes gens, opportunistes et arrivistes ont investi les lieux et détruit tout ce qui a été réalisé par leurs prédécesseurs. Il ne reste plus rien de ce sport sauf l'argent servi sur un plateau dans lequel tout le monde met la main pour «bouffer» à satiété.