Algérie

Les bombes lacrymogènes sont des armes chimiques



Ce sont les termes de la Convention des Nations unies sur l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Toutefois, précise ce texte, «le gaz lacrymogène est une arme chimique autorisée par la Convention à des fins de maintien de l'ordre sur le plan intérieur mais interdit en tant que moyen de guerre».Donc les forces de l'ordre ne doivent pas avoir de scrupules à les employer, assurent les Nations unies. Réputées pour ne pas blesser ? alors qu'elles ont éborgné plus d'un manifestant quand il n'en est pas mort, comme ce fut le cas à Marseille (décembre 2018) pour une ressortissante algérienne touchée par une bombe lacrymogène ­? les gaz diffusés sont potentiellement dangereux pour la santé. Le gaz lacrymogène employé lors des manifestations radicales ou même pacifiques est un irritant oculaire.
Une bonne bombe lacrymogène, selon son contenu et sa puissance, peut piquer très fortement les yeux ce qui crée le réflexe de s'essuyer le visage et répandre encore plus le produit, qui peut carrément aveugler totalement pendant une bonne demi-heure.
Mais son effet peut durer plusieurs heures. Les gaz lacrymogènes les plus courants sont le «CS» (initiales de Corson et Stoughton, chimistes qui ont synthétisé la molécule), le «CN», le«CR» et l'irritant respiratoire «piment OC» en aérosol.
Pour le maintien de l'ordre c'est le CS (2-chlorobenzylidène malonitrile) qui est le plus utilisé par les forces de sécurité algériennes. C'est donc un composé chimique qui n'est pas sans effet sur ceux qui l'inhalent ou entrent en contact avec lui. Il provoque, selon les doses, une gêne respiratoire, des nausées et des vomissements, l'irritation des voies respiratoires, l'irritation des voies lacrymales et des yeux, des spasmes, des douleurs thoraciques, des dermatites et des allergies qui sont accentués par temps chaud et humide.
Effets secondaires
A forte dose, le CS provoque des brûlures pouvant aller jusqu'au second degré. L'irritation oculaire peut se compliquer avec lésions de la cornée et de l'humeur vitrée. Il peut être à l'origine de nécrose des tissus des voies respiratoires et de l'appareil digestif, d'?dèmes pulmonaires, d'hémorragies internes (hémorragies des glandes surrénales).
Les cas mortels sont rares, mais peuvent se produire avec une utilisation en lieu clos comme cela a été le cas notamment lors du siège de Waco en 1993 au Texas (Etats-Unis) lorsqu'il a fallu donner l'assaut à un groupe religieux. Des recettes existent pour se prémunir des effets du gaz lacrymogène. Les manifestants algériens emploient le masque imbibé de vinaigre pour filtrer l'air respiré.
Il vaut mieux se laver à l'eau et au savon pour éliminer le gaz sur la peau et les vêtementset utiliser du sérum physiologique pour se rincer les yeux. Les gens qui portent des lentilles doivent les retirer immédiatement ; le gaz qui s'introduit entre la lentille et la cornée peut causer des dégâts à la vue. Le premier gaz lacrymogène employé fut l'étherbromacétique ou bromacétate d'éthyle, connu depuis 1850 pour ses propriétés irritantes. Il fut testé en 1913 par le préfet de Paris Louis Lépine, celui qui donna son nom au célèbre concours scientifique.
L'usage se généralisa dans les années 1920 et dans les manifestations à partir de 1935. Les grenades lacrymogènes sont devenues un marché florissant. Les révoltes et les manifestations de ces dernières années ont fait exploser les ventes de gaz lacrymogènes, qui sont considérés par les gouvernements comme l'arme la mieux adaptée à la contestation sociale.


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