Algérie

les bidonvilles privés d'opérations de nettoyage Lancées depuis plusieurs semaines



Le service de ramassage des ordures est quasiment absent dans ces baraquements de fortune.
Les opérations de nettoyage lancées par les autorités publiques ces dernières semaines se limitent uniquement aux grands centres urbains et aux quartiers situés dans les lieux les plus en vue de la capitale. Les bidonvilles, eux, ne sont pas concernés.
C'est du moins le constat fait par un bon nombre de citoyens qui ne comprennent pas la démarche des autorités publiques.
«On peut comprendre le retard dans notre relogement, le non- raccordement de nos gourbis aux réseaux d'AEP et d'assainissement.
Mais rien ne peut justifier que l'on ne soit pas concerné par les campagnes engagées çà et là pour éradiquer les décharges anarchiques», s'indigne un habitant du bidonville Mustapha Ben Boulaïd, dans la commune de Maqaria. En fait, cette «favela» composée de dizaines de baraques est des plus sales, a-t-on constaté. Les ordures ménagères sont éparpillées sur un espace donnant sur la voie publique.
Les amas d'ordures renseignent sur le fait que les services de ramassage ne sont pas passés depuis des lustres. Il n'y a pas que ce bidonville qui croule sous le poids des ordures. Au site Bateau-Cassé, à Bordj El Kiffan, c'est carrément la plage qui a été polluée en raison d'une insalubrité frappante.
Ce bidonville est implanté à quelques mètres de la mer. Les habitants, faute d'espace réservé aux ordures ou d'un service de ramassage performant, jettent leurs déchets dans la mer. Conséquence, sur une bonne partie de la grande bleue, des sachets, des bouteilles, des ustensiles en caoutchouc et autres détritus flottent dans l'indifférence totale des autorités locales. Dans d'autres communes, la situation n'est guère meilleure.
A Bouzaréah, à titre d'exemple, le volume des ordures ne cesse d'augmenter à proximité des bidonvilles. Même chose dans les municipalités de Douéra, Aïn Benian, Saoula ou Gué de Constantine. Pour cette dernière, le bidonville Remli est, pour le moins que l'on puisse dire, invivable. «Je ne vois pas la différence entre la décharge de Oued Smar et cette cité anarchique», s'est plaint un résidant. En fait, l'accès principal de ce gigantesque bidonville est une décharge anarchique que les autorités n'ont rien fait pour éliminer.
Les quelques actions initiées par les autorités consistent à camoufler les amas d'ordures, avant que d'autres ne viennent grossir la décharge. Le drame est que des enfants passent leur temps à jouer dans ce lieu insalubre et dangereux.
Des accidents y ont été enregistrés et le risque de maladies est évident. Les citoyens, résignés, affirment qu'ils ne peuvent rien faire. Le ministère de l'Environnement, dans son action pour éradiquer les décharges sauvages et assurer la propreté des villes et des régions rurales, semble oublier les milliers d'habitants ayant élu domicile dans ces ghettos. Compte tenu de la gravité de la situation, ces bidonvilles devraient être prioritaires.
Des habitants ont exprimé leur intention de participer à des opérations de volontariat pour le ramassage des ordures. Mais leur réussite dépend des moyens que les autorités locales mettront à leur disposition. Autrement dit, la balle est dans le camp des responsables.


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