Algérie

«Les Bengalis seront tous rapatriés aux frais de la communauté internationale»


  Ras Jdir.
De notre envoyée spéciale
  L’opération prendra du temps, ont-ils indiqué, en s’engageant à accorder le statut de réfugiés aux 300 Somaliens et Erythréens qui refusent de rentrer chez eux. Accompagné de William Lacy Swing, directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations, le haut-commissaire aux réfugiés, Antonio Guteresse, a rendu visite, hier, au poste-frontière tuniso-libyen, où un représentant du Comité de défense de la révolution de Benguerdane, Hassain Bettayeb, lui a fait part des préoccupations de sa région qui sont : «Sauver des milliers de personnes d’un vrai génocide». Après s’être arrêté devant une longue file de nouveaux réfugiés arrivés en milieu d’après-midi, le haut-commissaire a tenu à rendre hommage au peuple tunisien, non seulement «pour le courage dont il a fait preuve dans sa révolution» mais aussi pour le soutien qu’il a apporté aux réfugiés. «J’ai participé à la révolution de 1974 dans mon pays, le Portugal, donc je sais ce qu’est d’être un révolutionnaire. Je suis entièrement solidaire avec vous. Je tiens à vous remercier pour l’aide que vous apportez à toutes ces personnes qui ont fui vers votre pays», a-t-il déclaré.
Le président du comité n’a pas hésité à rappeler les conditions dans lesquelles a été assurée la prise en charge de «la marée humaine» qui a afflué vers les frontières. «La situation était très difficile, vu les moyens dérisoires de notre ville. Une seule bouteille d’eau ou un biscuit provoquaient une ruée indescriptible. Nous avons assumé notre devoir comme il le faut, pour éviter à des milliers de personnes un vrai génocide», a-t-il précisé avant de donner une vraie leçon au représentant de l’ONU. «Dites aux dirigeants du monde que le monde ne sera plus comme avant. La révolution tunisienne a créé une dynamique qui va métamorphoser les relations entre les peuples et leurs dirigeants. Dites-leur que le changement viendra du monde arabe. Nous avons montré qu’il n’y a pas de barrière entre les peuples et que tout peut basculer…» Quelques phrases lourdes de sens, mais bien comprises par l’émissaire onusien. Interpellé sur le sort des Bengalis, le haut-commissaire a annoncé que des mesures sont en train d’être prises pour assurer leur rapatriement aux frais de la communauté internationale, dans les meilleurs délais. «Dans les tous prochains jours, nous allons assurer trois vols par jour, pour permettre à tous les Bengalis de rejoindre leur pays dans de bonnes conditions.» Le président de l’OIM a expliqué que l’opération a pris du temps parce qu’il y a «beaucoup de bureaucratie en matière de réquisition des avions». Pour ce qui est du cas des Somaliens et des Erythréens, qui refusent de rejoindre leurs pays respectifs, le haut-commissaire a indiqué qu’ils auront le statut de réfugiés. «Il y a toute une procédure qui est en train d’être mise en place pour voir quels sont les pays qui les accepteraient comme réfugiés, d’autant qu’ils ne sont pas nombreux, ils avoisinent les 300 personnes», a-t-il noté, en rappelant que l’année passée, quelque 110 000 personnes ont bénéficié du statut de réfugiés et ont pu être intégrés. Pour lui, la procédure prendra du temps, du fait de la bureaucratie de la procédure. «Un programme de réinsertion a été lancé et les pays ont été interpellés sur la nécessité de faciliter l’opération afin de permettre aux réfugiés d’être transférés et intégrés rapidement…», a-t-il noté. A propos de la situation en Libye, il estime que «personne ne sait ce qui se passe de l’autre côté de la frontière, mais nous n’écartons pas un flux massif de population».
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