Algérie

Les bénéficiaires sans illusions Dispositif d'aide à l'insertion des diplômés



Perçu comme solution miracle au problème du chômage, le dispositif d'aide à l'insertion des diplômes (DAIP) n'est qu'une formule de dépannage, estiment des bénéficiaires de ce système qui sont nombreux à avouer n'être là que pour combler un vide en attendant de trouver mieux.
Ils clament d'ailleurs haut et fort que leur objectif n'est pas d'être provisoirement à poste de travail mais d'occuper un emploi stable et permanent. Diplômée en ressources humaines et recrutée dans un poste administratif dans un établissement de santé publique, une jeune fille se dit découragée par le nombre important de ceux qui viennent grossir chaque jour les rangs des bénéficiaires du DAIP. «On est une centaine, il est par conséquent impossible qu'on soit tous recrutés, confesse-t-elle. Pour elle, comme pour bon nombre de ses homologues, ce recrutement massif est dicté par la volonté de faire taire les jeunes. La crainte d'un «printemps arabe» est souvent évoquée pour expliquer cet enrôlement tous azimuts. Fraîchement engagé dans le même établissement, un jeune de 26 ans, titulaire d'un master en génie électrique, se laisse aller dans un pessimisme qui en dit long sur son état d'esprit.
Il dit vouloir changer d'établissement, car, affirme-t-il, il n'a bénéficié dans son cursus universitaire que d'une formation théorique. Le même son de cloche est d'ailleurs perçu auprès de beaucoup d'autres jeunes, qui, sans illusion, assurent que leur avenir ne passe pas par ce système. «Trois ans et puis on s'en va, c'est peu dans toute carrière professionnelle», disent-ils. A noter que, de juin 2008 à novembre 2011, il a été enregistré l'établissement de 33068 contrats d'insertion, tous types confondus, répartis comme suit, 13 475 pour des universitaires, 8172 pour des jeunes ayant un niveau secondaire et 11421 pour les sans qualification professionnelle. Les contrats de travail aidé, ne concernant exclusivement que le secteur économique, sont évalués à 1 571, tandis que les primes d'encouragement à la recherche d'emploi, de la tranche d'âge 16-20 ans, n'ont été que de 262, durant la même période.


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