Algérie

Les bénéficiaires des logements ruraux interpellent le wali



Des citoyens ont décidé d'occuper leur logement malgré l'absence de commodités. En l'absence d'un interlocuteur à la wilaya de Sétif, d'autres bénéficiaires prennent leur mal en patience.Cela fait six ans que les bénéficiaires de 106 logements ruraux groupés à Timlouka, une agglomération relevant de Aïn Arnat (à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Sétif), attendent sur des charbons ardents la réalisation de travaux de raccordement de leur lotissement aux réseaux du gaz naturel et de l'électricité, ainsi que l'aménagement urbain. L'ex-wali de Sétif avait, lors d'une visite de travail et d'inspection dans la commune, ordonné au premier responsable de la direction de l'urbanisme de prendre en charge ce volet et a confié à l'APC la réalisation des réseaux d'alimentation en eau potable et d'assainissement. L'APC a dégagé à cet effet une enveloppe financière du budget communal et dont les travaux du réseau d'AEP sont achevés et ceux du réseau d'assainissement ont atteint un taux dépassant les 90%.
Cependant, plus de deux ans après, la direction de l'urbanisme ne s'est pas encore présentée. "Nous attendons depuis presque trois ans la réalisation des travaux de raccordement de nos maisons aux réseaux du gaz et de l'électricité, en vain. Pis encore, à la direction de l'urbanisme, nous ne trouvons même pas un interlocuteur pour nous écouter et mettre fin à notre attente qui dure depuis 2016", dénonce Saïd, un des bénéficiaires d'un logement rural. Il est à noter que sur les 106 bénéficiaires, seulement une dizaine a pu occuper son logement. "Je suis obligé d'habiter ici sans aucune commodité. À quelques encablures de l'aéroport 8-Mai-1945.
Faute de réseau d'assainissement, nous utilisons des fosses septiques. Pour la cuisine, nous recourons au gaz butane qui est très cher et non pratique", témoigne Mourad, la quarantaine. Au nord de la commune de Aïn Arnat, dans la localité de Aïn Messaoud, le projet de réalisation des réseaux d'assainissement, d'AEP et d'aménagement urbain au niveau des 100 logements ruraux groupés fait lui aussi du sur-place. L'enveloppe consacrée par la direction de l'urbanisme s'est avérée insuffisante.
Des sources bien informées affirment que le terrain rocheux a compliqué la tâche de l'entreprise qui a contracté le projet. Initialement consacré à tout le lotissement, l'enveloppe a suffi à peine pour les travaux d'un seul lot de 30 logements. La réalisation des deux autres lots respectivement de 50 et 20 logements est reportée aux calendes grecques. "Dès le début, nous savions très bien que le terrain était rocheux, cependant nous n'avions pas de choix. Ils nous ont dit que c'est à prendre ou à laisser.
Les travaux de réalisation de nos logements nous ont coûté les yeux de la tête. Maintenant nous interpellons la direction de l'urbanisme pour honorer ses engagements et terminer les travaux. L'ancien wali est parti, mais l'Etat est toujours là", fulmine un représentant des bénéficiaires des 100 logements. Il est à rappeler que la commune de Aïn Arnat avait bénéficié en 2016 de 320 aides, dans le cadre d'un programme des logements ruraux groupés, une formule visant à fixer la population locale et qui connaît un grand engouement des demandeurs de logement dans les régions rurales.
L'APC avait fait l'effort de réserver des assiettes foncières pour la concrétisation des projets, cependant la réalisation des voiries et réseaux divers n'a pas suivi cette dynamique. Pour entendre l'autre son de cloche et écouter la version des responsables, nous avons tenté de joindre le directeur de l'urbanisme, en vain. Nous y reviendrons.

FAOUZI SENOUSSAOUI


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