Les belles retrouvailles des anciens élèves

Près d'un demi-siècle après sa fermeture en 1972, l'ancien Centre des enfants de chouhada d'Aghribs, important chef-lieu de commune relevant de la daïra d'Azzefoun, aura connu, avant-hier jeudi, une journée mémorable.Et pour cause, les anciens pensionnaires de cet établissement d'éducation avaient décidé d'effectuer un véritable pèlerinage pour remonter le temps de la belle époque et fouiner dans leurs beaux souvenirs d'enfants nés durant la guerre de Libération et tout heureux de profiter d'une fraîcheur juvénile durant les années folles d'après-indépendance.
Et maintenant qu'ils ont grandi de plusieurs décennies jusqu'à afficher fièrement des tempes grisonnantes et des moustaches bien fournies, ils ont pris bien du plaisir à se rappeler des moindres coins et recoins de cette "grande maison" qui a bercé leur tendre enfance, partagée entre l'insouciance juvénile et l'absence de l'être cher.
Il est vrai que durant des lustres ils étaient tous éparpillés aux quatre coins de la Kabylie et dans d'autres contrées de l'Algérie profonde, et ces sacrées retrouvailles avaient donné lieu à des accolades chaleureuses et à des anecdotes à n'en plus finir.
En fait, l'idée d'une telle rencontre avait germé chez Meziane Djouzi, ancien élève du Centre d'enfants de chouhada d'Aghribs et actuel président de l'association des "pupilles de la nation" au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, avant de prendre attache avec le directeur du CEM Ameur-Amar et la directrice de l'école primaire Aït-Lounis d'Aghribs pour organiser cette journée d'évocation et de chaudes retrouvailles entre les anciens pensionnaires du Centre d'enfants de chouhada et les villageois d'Aghribs.
Tout ce beau monde fréquentait jadis cette grande école primaire, considérée comme l'une des plus anciennes de Kabylie pour avoir ouvert ses portes en... 1892 ! Il est vrai que le directeur des moudjahidine de la wilaya, Fateh Hammouche, et le directeur du musée du Moudjahid de Tizi Ouzou, Chabane Hamcha, avaient pleinement adhéré à cette initiative qui a été un beau succès.
"Vous imaginez tout le bonheur ressenti par tous les anciens pensionnaires qui ont grandi dans ce centre durant la première décennie d'après-indépendance et qui, cinquante ans après, se retrouvent les uns et les autres après s'être perdus de vue tout en revoyant aussi leurs anciens camarades de classe, ainsi que leurs éducateurs et leurs instituteurs de l'époque", lance Meziane Djouzi, ému.
Même la directrice de la culture de la wilaya, Nabila Goumeziane, s'est jointe à ce beau monde pour perpétuer l'histoire d'un établissement d'éducation qui avait marqué de son empreinte tant de générations.
"Nous sommes venus des quatre coins de la Kabylie pour retrouver le charme particulier et la chaleur humaine incomparable des citoyens de ce beau village d'Aghribs, qui nous a vu grandir et que nous avions pleinement adopté durant notre tendre enfance, ce qui nous a marqué pour la vie", lâche Mohand Lourci, un autre pensionnaire du centre venu de la région d'Azazga qui, comme tous ses copains d'autrefois, n'est pas près d'oublier cette journée mémorable.

Mohamed HAOUCHINE