Les Béjaouis solidaires avec les victimes des baltaguia

Outrés par les scènes de violence et de répression ayant émaillé les marches du 45e vendredi de mobilisation contre le système, à travers plusieurs villes du pays, notamment à Oran, à Annaba, à Constantine, à Bordj Bou-Arréridj et à Batna, des centaines de citoyens de la wilaya de Béjaïa ont organisé, samedi soir, un sit-in sur l'emblématique placette de la Liberté d'expression, baptisée du nom de Saïd Mekbel, en signe de solidarité avec les manifestants ayant subi des agressions, insultes et intimidations commises par des "bandes de baltaguia" vraisemblablement missionnées. Ils ont tenu à dénoncer ces dérives orchestrées pour intimider les marcheurs et considèrent également que ces "expéditions" simultanées ont été programmées dans le but de créer un climat de terreur pour faire avorter le mouvement populaire qui résiste depuis dix mois.À l'appel d'un groupe de militants politiques et d'activistes du mouvement populaire à Béjaïa, des hommes, des femmes et même des enfants, ont pris part à cette action de solidarité, à travers laquelle les Béjaouis ont tenu à dénoncer cette "énième dérive" des tenants du pouvoir qui tentent, une nouvelle fois, de provoquer des troubles pour apeurer les Algériens dans le seul but de casser cette dynamique du mouvement révolutionnaire.
Scandant des slogans chers au hirak, tels que "Système dégage", "Pouvoir assassin", "Dawla madania matchi âaskaria" (pour un Etat civil et non militaire), les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire, entre autres, "Oran, Annaba, Constantine, BBA, Batna, nous sommes solidaires avec vous", "Baltaguia, honte à vous !", "Ulac smah ulac" (Pas de pardon).
Lors d'une prise de parole, certains animateurs du mouvement populaire ont tenu à condamner ces actes de violence visant à "écraser" la révolution du sourire qui a réussi à faire tomber le président Bouteflika et à démanteler partiellement son régime.
Après avoir exprimé, au nom de la population locale, leur soutien "indéfectible" à tous les hirakistes victimes de la répression du pouvoir et de ses relais, les différents intervenants ont, par ailleurs, réaffirmé l'engagement et la détermination des Béjaouis à poursuivre le combat pacifique que mènent les Algériens depuis le 22 février 2019, et ce, jusqu'à la chute définitive du système et l'avènement de la nouvelle République.

KAMAL OUHNIA