Il y a dans la démocratie participative comme dans la démocratie tout court des avantages et des défauts. Depuis l'accélération des visites du Premier ministre sur le terrain, les tares de la société civile se font jour, sortie après sortie. Il est évident que donner la parole au peuple est souvent une bonne chose. Ecouter les critiques et les besoins de la population sert de sondages dans un pays où les instituts n'existent pas.La description qui est faite de ces sorties sur le terrain et le fait que le Premier ministre dégage, à chaque fois, une enveloppe budgétaire supplémentaire pour rattraper les retards de développement auxquels s'ajoute cette croyance que l'Algérie est un pays riche, poussent certains citoyens à faire montre d'exigences irréalistes. Si l'on ajoute à ces assertions l'ambiance pré-électorale, les demandes se transforment en exigences sans que les uns et les autres ne sachent ce que cela coûte ou ce que cela peut bien demander comme moyens humains.Il en va ainsi des universités. Le gouvernement avait décidé que chaque wilaya possède son centre universitaire. Maintenant, les citoyens exigent des annexes universitaires dans chaque daïra. Le gouvernement avait décidé de rapprocher les centres de santé du citoyen. Maintenant, le citoyen exige un centre hospitalo-universitaire et un centre anti-cancer dans chaque wilaya. Le gouvernement a voulu aider à la création d'emplois. Le citoyen exige de lui un revenu sans effort.Les échanges directs entre citoyens et membres du gouvernement montrent à quel point le fossé entre la réalité du terrain et les fantasmes nés de la rente est immense. L'image d'un Etat omniscient et omnipotent est là, fortement ancrée dans l'esprit des citoyens abreuvés par une mauvaise compréhension de ceux que sont les enjeux du XXIe siècle et des capacités humaines de l'Algérie.A trop vouloir répondre aux exigences du Peuple, le gouvernement risque de creuser davantage les déficits budgétaires et commerciaux. Tout comme il risque de se trouver dans l'obligation d'importer de la main-d'?uvre pour réaliser les projets engagés dans un pays souffrant de chômage et d'absence de qualification.La démocratie participative est bonne lorsque les enjeux sont clairement définis et que l'ordre du jour et les règles du jeu sont acceptés par tous. Cette expression libre offerte par le gouvernement démontre que les Algériennes et les Algériens n'ont pas une bonne appréciation de ce qui se passe dans le pays et dans le monde. Il est clair et évident que la médiocratie est bien ancrée et a de beaux jours devant elle.A. E.
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Posté Le : 20/12/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amine Echikr
Source : www.latribune-online.com