Algérie

Les Batnéens se rappellent toujours d'El-Hadj Lakhdar



Un hommage a été rendu, lundi dernier, au colonel El-Hadj Lakhdar, dont le nom de famille est Abidi, décédé il y a quatorze années, par l'association du 1er Novembre, à la salle de conférences de l'Institut islamique de Batna.La cérémonie qui a regroupé d'anciens moudjahidine et les autorités locales, dont le wali et le président de l'APW, a été un vibrant hommage à la mémoire du disparu. L'homme avait dirigé le commando de maquisards chargé par Benboulaïd d'attaquer la caserne militaire de Batna pour y récupérer des armes. La mission confiée à El Hadj Lakhdar et son groupe fut un succès décisif pour la lutte armée. De son vivant, en 1975, El Hadj Lakhdar avait reçu au siège de l'ex-mouhafadh du FLN de Batna l'envoyé spécial du journal suisse La gazette de Genève, entrevue à laquelle nous avions assisté. Ce fut une occasion pour El Hadj Lakhdar de faire une révélation de taille, un démenti à ce qu'avait écrit sur lui Yves Courrière. Ce dernier, dans un de ses ouvrages consacré à la lutte armée, avait affirmé qu'«El Hadj Lakhdar avait le sous-préfet Delaplanque au bout de son fusil». Mais El Hadj Lakhdar corrigea cette erreur ou désinformation en déclarant au journaliste suisse qu'il avait pour mission d'attaquer la caserne militaire de Batna. Quant à la mission de «descendre» le sous-préfet local, elle fut confiée au groupe de maquisards dirigé par Ahmed Bouchemal. Le colonel El-Hadj Lakhdar avait tenu en 1958 le commandement militaire de l'ex-wilaya I (Aurès-Némemchas) avant de rejoindre Tunis et céder l'intérim du commandement au commandant Mérarda Mostefa dit Benoui. Après l'indépendance, le colonel El Hadj Lakhdar s'est pleinement investi dans l'?uvre d'édification nationale. Il aura ainsi contribué à la création de l'université de Batna portant aujourd'hui son nom, de l'institut des études islamiques et de l'édification de la grande mosquée baptisée 1er Novembre, une des fiertés actuelles de Batna. Le colonel El Hadj Lakhdar fut un personnage influent et les portes de la présidence de la République lui furent grandes ouvertes depuis 1962 jusqu'à sa mort. Pour certains, Batna est orpheline depuis sa disparition car, estime t-on, il n'y a plus de personnalités locales fortes à même de veiller et/ou de défendre les intérêts de la ville, de la région et des populations. De nos jours, on ne retrouve que des notables «escrocs», des profiteurs et des opportunistes. Cela relègue la capitale des Aurès, selon l'appréciation en cours au sein de l'opinion publique locale, au rang de localité ou région insignifiante malgré l'éclat de l'histoire, la bravoure et le nationalisme inconditionnel des Chaouias (Berbères des Aurès). Comme quoi, les hommes partent mais l'histoire reste?
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