Algérie

Les bâtiments sales narguent les politiques


Des familles vivent à huit membres dans des studios de 30 m2.Ala cité En-nasr, vieux quartier populaire de Batna, se dressent d'anciennes bâtisses de l'époque coloniale qui heurtent, par leur apparence, le regard des habitants de la ville, leur infligeant un spectacle des plus infâmes. Cette cité communément appelée batimatlemouskhin (les bâtiments sales), souffre d'un état de dégradation et de saleté alarmant. Construits selon d'anciennes normes de sécurité et d'urbanisme, ces logements ne sont plus viables comme l'explique l'architecte Mohamed-Amine Benachi, affirmant qu'au-delà de leur apparence inconvenante au centre d'une ville de l'importance de Batna, ces bâtisses ne respectent pas les normes de construction en vigueur.
Ajouté à cela le canal de ceinture, principal moyen d'évacuation des eaux usées qui longe la cité, représente un danger, notamment pour les enfants qui risquent des chutes. Il est aussi une source d'émanation continue d'odeurs pestilentielles gênant considérablement les résidants. «Ils ne disposent même pas d'un écran séparateur de verdure qui casserait la vue dégoûtante et amoindrirait les odeurs en renouvelant l'air ambiant », affirme notre interlocuteur. Le canal représente aussi un risque de santé publique pour les habitants. En effet, il se trouve être un milieu favorable à la prolifération d'insectes véhiculeurs de microbes (moustiques et mouches), et de rongeurs qui en cas de morsure constituent une source de maladies graves, tel le tétanos et la rage, rendant la cité un centre de propagation potentielle en cas de contamination. Ramzy, un locataire, explique que l'état des logements est très précaire. En effet, la cité offre un choix très réduit, disposant d'appartements d'une ou de deux pièces, sans cuisine ni espace de vie. «On est vraiment à l'étroit.
La surface des appartements ne suffit nullement à un confort de vie rudimentaire» a-t-il déclaré, en ajoutant que son cas est relativement supportable vu qu'il est nouvellement marié. Ce n'est pas le cas d'Abdelatif qui raconte la misère que vit sa famille en l'absence d'un minimum d'intimité: «Nous sommes une famille de huit adultes qui vivent dans un même studio, il n'est donc pas évident de cohabiter surtout avec notre mentalité et nos traditions». Le secrétaire général de la daïra de Batna explique que cette cité a été intégrée dans le recensement récemment établi, dans le cadre de la lutte contre l'habitat précaire, mais que pour l'instant leur sort n'est pas encore défini quant à une éventuelle délocalisation. Les habitants sont donc dans l'attente d'une décision salvatrice, qui tarde à venir.
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