Algérie

les barons de la spéculation font encore la loi ! Hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires



les barons de la spéculation font encore la loi !                                    Hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires
L'année 2012 s'achève avec l'apparition de nouvelles fluctuations ayant marqué le marché des produits alimentaires de large consommation, et 2013 s'annonce sous des auspices qui ne sont pas forcément bons.
Un regard rétrospectif sur les événements ayant marqué le secteur agricole en 2012, l'évolution des prix et des disponibilités de produits de large consommation met en avant inéluctablement des épisodes difficiles comme la crise de la pomme de terre, la hausse des importations céréalières, les tensions sur certaines matières premières et intrants agricoles.
Ainsi, dès le mois de mars 2012, la pomme de terre est en proie à une flambée qui s'accélère d'une semaine à une autre. Aussitôt que la barre des 60 dinars/kg est dépassée, l'inquiétude gagne les consommateurs. Dès le début, les responsables du secteur imputeront ces nouvelles tensions aux intempéries et la tempête de neige qui a sévi sur plusieurs régions du pays pendant plusieurs jours en février/mars 2012.
Les producteurs, de leur côté, réfutent la thèse de la dégradation des conditions climatiques et expliqueront la chute de la production locale par l'importation de semences de mauvaise qualité qui auraient donné des rendements catastrophiques et dérégulé le marché. Les assurances du ministère de tutelle promettant le retour à la normale dès le mois d'avril n'ont eu aucun effet. En mai et juin 2012, les prix du tubercule ont atteint par endroits le cap des 120 DA/kg et l'arrivée du mois de ramadhan dès juillet n'a pas été favorable pour calmer la mercuriale. Du coup, c'est la spéculation nourrie par les barons du marché des produits agricoles qui s'invite et accentue la flambée et la pénurie.
Ainsi, le pays vit en 2012 une nouvelle crise de la pomme de terre inédite depuis 2005, lorsque l'Algérie a été contrainte de recourir à l'importation de ce produit de large consommation. La situation vécue en 2012 démontre ainsi les fragilités qui caractérisent toujours la filière pomme de terre, en dépit de la nette amélioration des rendements constatée depuis au moins le début de l'année 2008. En effet, tenant compte des statistiques qui ressortent des différents bilans de la mise en 'uvre des contrats de performance, la production locale de pomme de terre enregistre une croissance constante d'année en année, en passant de 20 millions de quintaux en 2009 à près de 40 millions de quintaux à la fin 2011.
Pour l'année 2012, la seule production d'arrière-saison et de la primeur a été de plus de 16 millions de quintaux, soit 2 millions de quintaux par rapport à l'année d'avant, selon le ministère de tutelle. Satisfaisants soient-ils, ces chiffres ont été loin de calmer les marchés et les tensions ont perduré durant toute l'année. Jusqu'à la fin de ce mois de décembre, la pomme de terre se maintient au-dessus des 50 DA/kg.
Baisse en valeur et pas en volume
En revanche, c'est le marché des produits céréaliers qui a observé une accalmie, mais relative durant l'année 2012. Jusqu'à la fin novembre dernier, les statistiques des services de douanes mettent en avant un recul des importations des céréales, notamment en blé dur, par rapport à l'année 2011, où les importations ont explosé jusqu'à avoisiner la barre des 7 millions de tonnes. La baisse des importations en 2012 est ainsi estimée à près de 30%. Ce qui a été expliqué par le maintien à la baisse des prix des céréales sur le marché international, favorisé par des disponibilités suffisantes et des conditions climatiques moins difficiles par rapport à l'année d'avant.
Cette tendance a amené de nombreux spécialistes du marché à estimer que ce recul a été uniquement constaté en valeur mais en volume l'Algérie continue d'être fortement dépendante du marché international. En d'autres termes, à quelques semaines de la fin de l'année 2012, les importations de blé affichaient 1,7 milliard de dollars contre 2,43 milliards de dollars à la même période de 2011, ce qui signifie un recul de 29,84%. Or, en volume, les quantités de blé (tendre et dur) importées ont atteint les 5,2 millions de tonnes durant la période examinée, contre 6,4 millions de tonnes à la même période de 2011, ce qui signifie également que cette baisse en volume n'a été que de 800 000 tonnes. Au niveau local, les services du ministère de l'agriculture ont annoncé une production de 5,2 millions de tonnes durant la campagne 2011/2012, (4,5 millions tonnes en 2010/2011).
Toutefois, la stabilité relative que tente de retrouver le marché de blé est loin d'être rassurante pour l'ensemble de la filière céréalière. Outre les céréales destinées à la consommation humaine, les intrants et autres matières premières agricoles nécessaires pour la production d'aliments de bétail et de volaille, eux, n'ont pas été épargnés par la persistance des tensions durant l'année 2012. Le maïs et le soja, principaux produits importés pour les besoins en alimentation animale ont été soumis durant plusieurs mois de 2012 à une flambée aiguë sur le marché international qui s'est répercutée lourdement sur les prix des viandes sur le marché local. Le prix du poulet, à titre indicatif, a dépassé les 400 DA à la veille du mois de ramadhan dernier et se maintient le reste de l'année au-dessus des 320 DA/kg.
En guise de prospective pour les mois à venir, les professionnels du secteur et de nombreux experts écartent toute vision optimiste pour l'année 2013 en mettant en avant des indicateurs qui risqueraient de faire perdurer la flambée des produits de large consommation sur le marché international, notamment les céréales et les oléagineux, dont la majeure partie des besoins sur le marché national est couverte par les importations.


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