La limitation des produits éligibles au crédit à la consommation à ceux fabriqués localement freine son redémarrage. Les banques, qui réalisaient de bonnes affaires avec les ventes d'automobiles avant l'interdiction du crédit à la consommation en 2009, pensent justement à la rentabilité d'un tel crédit et hésitent à suivre la démarche du gouvernement et à formuler des offres en la matière.Le nouvel ancrage juridique du crédit à la consommation consolidé en mai dernier par un décret, explicitant les modalités d'offres en la matière, n'a toujours pas favorisé sa relance, et les banquiers hésitent à formuler des offres pour leurs clientèles. D'aucuns attribuent cela au retard accusé par la mise en place de la "centrale des risques", une base de données où sont enregistrées les informations sur les crédits accordées aux personnes morales et physiques. "Si le compartiment des entreprises est opérationnel, celui des particuliers ne l'est pas", a indiqué un banquier du secteur public, qui a estimé que le souci du gouvernement, quand il a interdit le crédit à la consommation, était le surendettement des ménages et la centrale des risques est un instrument qui permet d'éliminer les emprunteurs non solvables. Sinon, a-t-il ajouté, le lancement d'un tel produit relève plutôt des choix stratégiques des banques. Le gouverneur de la Banque d'Algérie avait, en tout cas, répondu à cette préoccupation en juin dernier, et selon la cellule de communication de cette institution, elle devrait être opérationnelle vers la fin de l'année. Il n'y a, néanmoins, a souligné la même source, "aucune corrélation entre la mise en service de la centrale des risques et la formulation d'offres de crédits à la consommation par les banques commerciales" dans la mesure, explique-t-on, où les banques peuvent traiter les dossiers avec leurs propres moyens. Le directeur de la réglementation et des affaires juridiques au ministère du Commerce, El-Hadi Bakir, a abondé dans le même sens. Celui-ci rappelle que la centrale des risques était un prérequis à la relance du crédit à la consommation dans le souci d'éviter le surendettement des ménages. Il a estimé que cet instrument n'est qu'une "précaution technique" et le cadre juridique mis en place permet aux banques de le commercialiser. D'autant que beaucoup d'entre elles ont l'habitude de le faire. "Les banques sont ainsi interpellées maintenant que le cadre juridique est mis en place", a-t-il conclu. Mais, selon nos sources, c'est la rentabilité du crédit à la consommation, dans le cadre du nouvel ancrage juridique, qui pose problème, et le retard accusé par la mise en service de la centrale des risques ne serait qu'un prétexte. Le crédit à la consommation, qui a connu son essor durant la décennie 2000, grâce, notamment, aux ventes d'automobiles, avant d'être interdit par la loi de finances complémentaire pour 2009, peine donc à redémarrer à cause de la limitation des produits qui sont éligibles à ceux fabriqués localement. C'était, en effet, une recommandation de la tripartite ayant pour but la promotion de la production nationale. La loi de finances pour 2015 l'a rétabli et un décret explicitant les modalités d'offres a été promulgué en mai dernier. Un décret qui n'a épargné aucun produit fabriqué localement, quel que soit le taux d'intégration. Nos sources notent aussi la concurrence de la "vente à tempérament" que les commerçants n'ont jamais cessé de pratiquer, notamment pour la commercialisation des appareils électroniques et électroménagers. Une démarche commerciale qui se fait loin de toute traçabilité bancaire. C'est qu'à l'exception de la Renault Symbol, il y a peu de produits éligibles au crédit à la consommation, et le marché n'en vaut pas la peine pour les banques.L. H.
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Posté Le : 03/09/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lyas Hallas
Source : www.liberte-algerie.com