Algérie

les banlieues s'enfoncent dans la pauvreté et le chômage Observatoire national des zones urbaines sensibles



En France, la crise économique a frappé, en 2012, davantage les banlieues, où vivent en majorité les étrangers, notamment les familles d'origines maghrébine et africaine.
Paris
De notre correspondant

C'est la conclusion du rapport de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) qui a révélé que le taux de pauvreté, du chômage et de la précarité n'a jamais été aussi haut que lors de ces deux dernières années.
A titre d'exemple, indique le rapport, le chômage dans les quartiers pauvres et ultra sensibles est passé de 21,9% en 2010 à 22,7% en 2011(+0,8 point), alors qu'au niveau national, il est de moins de 9,5%. Chez les jeunes de 15-24 ans, il est monté en flèche pour atteindre les 40,7%, tandis que 52,7% des jeunes de la même catégorie d'âge sont soit en étude, soit en formation. Idem également pour le chômage des seniors (+de 65 ans). Celui-ci est passé de 10,5% en 2008 à 14,9% en 2011 dans les zones urbaines sensibles.
Les immigrés, quant à eux, ont enregistré un taux de chômage plus important (26,1%) par rapport aux non-immigrés (17,6%). Inquiète, Bernadette Malgom, présidente de l'Onzus a confirmé que les habitants des zones urbaines sensibles (ZUS) sont, depuis deux ans, les plus touchés par la crise économique que le reste de la population française.
Fonds qataris pour les banlieues françaises
Par ailleurs, le même rapport montre que le taux de pauvreté a aussi augmenté d'une façon inquiétante dans les banlieues et les zones sensibles. Il est passé de 30,5% en 2006 à 36,1% en 2010. Autant dire qu'une personne sur trois, vivant dans les zones urbaines sensibles (ZUS), est pauvre et ne touche pas plus de 946 euros par mois. En conséquence, ajoute le rapport, l'aide sociale (RSA, revenu de solidarité active) qu'octroie l'Etat aux plus nécessiteux a fortement augmenté ces deux dernières années. Il faut ajouter à cela les plans de licenciement dont ont été victimes les habitants de ces quartiers défavorisés.
Les femmes sont celles qui souffrent le plus, et l'accès au travail est devenu pour elles problématique. Conscient des dangers (extrémisme religieux, délinquance accrue...) qui guettent ces quartiers sensibles, l'Etat français veut mettre le paquet pour rétablir l'égalité et faire renaître l'espoir chez les habitants. Dans cette perspective, en 2011 il a injecté 44,4 millions d'euros dans le programme national pour la rénovation urbaine, lequel prévoit la démolition de plus de 130 000 logements insalubres et la reconstruction de presque autant de logements. Toutefois, les habitants des zones sensibles craignent que les engagements ne restent lettre morte. La preuve en est que plusieurs promesses ont été faites auparavant sans qu'elles soient prises en compte.
A commencer par le grand projet de banlieue annoncé par Nicolas Sarkozy lors de son arrivée au pouvoir en 2007. Cinq ans après, en 2012, malgré l'argent injecté dans les zones sensibles, cela n'a pas suffi à régler tous les problèmes, notamment ceux qui touchent les jeunes. François Hollande s'y est engagé à son tour, sans avoir la certitude de réussir. Il reste peut-être l'émirat du Qatar, qui a récemment décidé de subventionner, à raison de 50 millions d'euros, des projets dans les banlieues.


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