Algérie

Les avocats menacent de marcher


Les avocats ont observé une grève. Ils ont boycotté, hier, les audiences pour protester contre l'incarcération de leur collègue Me Arslane Abderaouf, avocat au barreau de Tébessa., ce dernier, membre du collectif de défense des détenus d'opinion, a été placé sous mandat de dépôt le 26 mai.Dans ce contexte, les avocats de la capitale ont tenu un rassemblement au niveau de la cour d' Alger. Ils ont boycotté les activités judiciaires à travers les tribunaux et cours de justice suite à l'appel lancé avant-hier par l'Union nationale de l'ordre des avocats (Onoa). Un sit-in a été tenu, hier, au siège de la cour d'Alger. «Nous sommes tous Arslane Abderraouf», «El mouhami la youhan, el houria li Arslane (On n'humilie pas un avocat, liberté pour Arslane», «non à l'atteinte à l'article 24», «l'immunité de l'avocat est une ligne rouge», «les avocats en colère», sont, entre autres les slogans inscrits sur les pancartes arborées lors dudit rassemblement. Selon elles, le magistrat «a enfreint le secret de l'instruction et la présomption d'innocence». Dans un communiqué lu en cette circonstance, les avocats menacent d'organiser une marche nationale des robes noires. L'Union nationale des ordres des avocats a affirmé dans son communiqué, rendu public à l'issue de sa réunion tenue le 5 juin dernier, qui avait affirmé que le dossier de Arslane Abderaouf, incarcéré actuellement, ne comporte aucune preuve, ni le moindre indice, simple soit-il, corroborant les faits pour lesquels il est poursuivi, à savoir son appartenance à l'organisation Rachad. Dans un communiqué lu à l'occasion du sit-in, les avocats présents au siège de la cour d'Alger, considèrent, que lors de sa conférence de presse, «le procureur général adjoint près la cour de Tebessa a «porté atteinte au principe de présomption d'innocence et a violé le principe du secret de l'instruction». Ils appellent au respect de la loi, notamment le Code de procédures pénales dans son article 123, qui stipule clairement que «la détention provisoire est une exception et la liberté provisoire est une règle». Par conséquent, «nous demandons la libération immédiate de notre collègue Arslan Abderaouf, étant donné qu'il présente toutes les garanties pour comparaître devant la justice en étant libre».
«Les 40 000 avocats se portent garants en faveur de leur collègue», est-il soutenu. Le droit à la défense est sacré et nous n'acceptons aucune compromission ni atteinte aux dispositions de l'article 24 de la loi régissant la profession d'avocat. «Si nos revendications qui n'ont rien à voir avec la politique, ne sont pas satisfaites, nous passerons à la vitesse supérieure», menacent-ils. Dans ce cas de figure, ils lancent un appel à observer un débrayage quotidien au niveau des sièges des cours de justice. Et si les autorités judiciaires continuent à faire la sourde oreille, ils envisagent d'organiser «une marche nationale», avec le boycott de toutes les activités judiciaires. Pour rappel, au cours d'une conférence de presse, le premier procureur général adjoint près la cour de Tébessa a indiqué, jeudi dernier, qu'au terme des investigations menées par les éléments de la section de recherches du groupement territorial de la Gendarmerie nationale de Tébessa et des preuves qui ont été recueillies par les enquêteurs, il a été prouvé que les quatre accusés, à savoir l'avocat Arslane Abderaouf et ses trois coaccusés (Aziz Bekakria, Redouane Hamidi et Azzedine Mansouri), étaient «en relation avec le mouvement Rachad», «une organisation terroriste, menaçant l'ordre public et la stabilité de l'Etat».
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