Les avocats, la tête ailleurs

La rituelle campagne précédant l'élection du nouveau conseil de l'ordre des avocats amorçait hier sa dernière ligne droite. Le grand hall qui dessert les bureaux du barreau a connu un vrai branle-bas durant toute la journée. Le scrutin du samedi 8 était sur toutes les lèvres. Même les avocats qui avaient une affaire à plaider au niveau de l'une des chambres de la cour ne se sont pas empêchés de faire le va-et-vient entre le prétoire et la salle des pas perdus pour être au fait de l'actualité électorale. Etre au parfum des événements et des alliances qui se trament çà et là, c'est capital pour tout candidat en quête d'une place au sein du conseil de 31 membres. Entre deux postulats à chances égales, les « renseignements » sur ce qui se passe autour font la différence.

 Ce n'est pas un secret de Polichinelle, les coalitions font partie du jeu dans les rendez-vous triennaux de la robe noire. En particulier, les voix des avocats stagiaires suscitent la convoitise. C'est de bonne guerre du reste, à quelques exceptions près. Même si, il est vrai, la règle déontologique du règlement intérieur qui veut que toutes les réunions à caractère électoral aient pour cadre strict le Palais de justice n'est pas forcément observée par tous. Hier, à J-3 du premier tour, le décor était déjà planté. Les isoloirs et les urnes, empruntés auprès de l'APC, étaient sur place. Pour sa part, le parquet général de la cour a mis à la disposition du barreau cinq salles pour la tenue du vote ainsi que toute la logistique nécessaire pour l'organisation de cette opération élective pour le renouvellement des membres du conseil de l'ordre.

 Petit point d'ordre : les avocats doivent évacuer à temps la salle d'audience du criminel en raison de la session criminelle qui démarrera le dimanche 9. Le deuxième tour, quant à lui, où les 31 membres du nouveaux conseil auront à élire leur président, le bâtonnier, se tiendra une semaine plus tard, le 15, selon le calendrier arrêté.