Algérie

Les avocats en colère



Nouvelle paralysie spectaculaire de tous les tribunaux et cours d'Alger. En colère, les robes noires boycottent, depuis hier, toute activité judiciaire et menacent de passer à des actions qui marqueront l'escalade pour protester contre des atteintes répétées au droit à la défense.Cette fois, le conflit est né d'une décision émanant du procureur adjoint du tribunal de Dar-el-Beïda. Mercredi dernier, et à l'heure où un avocat s'apprête à quitter le parc auto à bord de son véhicule, un policier lui signifie l'interdiction de franchir la porte. Etonné, ce dernier tente de se rapprocher du procureur afin d'éclaircir l'affaire. Des confrères l'accompagnent. Tous savent que le parc auto est sujet à litige depuis un long moment déjà et que le stationnement est à peine toléré par les autorités judiciaires de ce lieu. La tension est très vive et monte d'un cran lorsque les avocats apprennent qu'ordre a été donné de mener le véhicule à la fourrière. Un camion de police est amené, mais les robes noires réagissent en lui bloquant l'accès avec leurs véhicules.
Le camion de police reste ainsi bloqué de longues heures. Alerté, le bâtonnier d'Alger arrive sur place et se rapproche du tribunal. Un compromis est trouvé : le véhicule de l'avocat sera conduit à la fourrière, mais il sera autorisé à le récupérer le jour même. L'avocat accepte, mais une mauvaise surprise l'attend à la fourrière où on lui refuse le retrait de sa voiture. Une réunion est organisée très vite. Me Sellini, bâtonnier d'Alger, publie un communiqué où il ne mâche pas ses mots. Il appelle les plus hautes autorités à réagir à la situation. Il évoque des violations répétées par «certains responsables au niveau des instances judiciaires», ces violations «des droits les plus élémentaires de la défense deviennent une pratique ordinaire pour ces gens qui veulent minimiser le rôle de la défense afin de disposer à leur guise de l'appareil judiciaire sans se référer à la loi qui est leur hantise car elle est le pilier de l'Etat de droit».
Le communiqué annonce le «boycott de toute assistance judiciaire jusqu'à nouvel ordre».
Le boycott du tribunal de Dar-el-Beïda d'où est partie l'affaire est fixé à une semaine et il en sera ainsi pour tous les tribunaux criminels de première instance et de tous les autres tribunaux.
Cette grève sera suivie d'un arrêt de travail au niveau de la cour d'Alger et de tous les tribunaux le mardi 6 juillet, annonce la même source qui indique que seules les affaires liées aux «délais» (mandats de dépôt ou libérations provisoires) seront traitées.
A. C.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)