Algérie

Les avocats de la défense clôturent leurs plaidoiries



Le verdict de la BCIA tombe aujourd’hui La cour prévoit de rendre le verdict sur l’affaire BCIA aujourd’hui. Le cas du père et du fils Kharoubi sera à l’ordre du jour. Les plaidoiries des avocats de la défense ont pris fin hier. C’est Maître Belbaar, avocat du mis en cause Ahmed Fouatih Belkacem qui a pris le premier la parole, commençant tout d’abord par dresser un portrait de son mandant et de son parcours commercial. Il reviendra par la suite au dossier de cette affaire qui, dira-t-il, « ressemble à un puzzle avec une pièce manquante : la BCIA. En effet, depuis le début de ce procès, on parle de la BCIA sans BCIA. « Il abordera par la suite l’enquête et l’instruction de l’affaire, avant de poser une série de questions, notamment: «Est-ce que ce dossier contient des points rouges?» «Quel est le rôle du directeur de la BEA ‘74’ dans cette affaire?» «Pourquoi le représentant du ministère public a-t-il insisté sur l’escompte, oubliant le plus important?» «Que redoutait-il?» «Pourquoi certaines personnes n’ont-elles été poursuivies que superficiellement?» En réponse à toutes ces questions, la défense dira: «Nous avons assisté à un procès boiteux. Depuis le début, la BCIA a refusé tout compromis, de même qu’elle a rejeté le règlement à l’amiable de certains clients. Pire, ce n’est que 4 mois après l’éclatement de cette affaire que cette banque a vu son agrément retiré.» L’avocat reviendra également sur le travail de l’expert en disant que ce dernier «n’a pas présenté un rapport complet sur la compensation.» S’adressant à l’assistance, il posera une autre question: «Qu’est-ce qu’on n’a pas voulu voir dans ce dossier?» Revenant à son client, Me Belbar dira que ce dernier «a présenté des garanties qui, à elles seules, peuvent être à la base de l’ouverture de sa propre banque.» «Mon client, Ahmed Fouatih, ajoutera-t-il, a été victime du système bancaire et commercial. Il a reconnu les traites de ses sociétés, et a rejeté les autres présentées à son insu. En pleine audience, plusieurs témoins ont reconnu l’existence d’un faux Fouatih, ce qui déculpabilise mon client.» Le bâtonnier Benabdessadok, plaidant en faveur du même mis en cause, reviendra lui aussi sur le rapport de l’expertise, le mettant en cause comme ses prédécesseurs et signalera la différence existant entre les traites acceptées et celles avalisées. Suspendues en fin de matinée, les plaidoiries reprendront à 14 heures avec les avocats du prévenu Addou Samir. Me Boudali adoptera la même défense observée tout au long de ce procès par les autres défenseurs. Plaidant lui aussi l’acquittement de son mandant, il ne tarira pas d’éloges à son encontre, déclarant que «c’est le seul parmi tous les prévenus qui présente un casier judiciaire vierge. C’est d’ailleurs pour sa crédibilité que la BCIA l’a choisi.» Il posera par la suite une question: «Comment le directeur de la BEA ‘74’ a-t-il œuvré pour dissimuler les écritures alors que tout était comptabilisé?» Avant de revenir à la BCIA et de déclarer que «cette banque avait mis tout en œuvre pour aboutir à cette fin. C’est pour cela que le problème de la complicité est inexistant.» Les plaidoiries seront clôturées par l’intervention de Me Nouar Boumediene. D’emblée, il se posera la question entendue maintes fois tout au long de ce procès: «Comment rechercher des vérités alors que ce dossier est amputé de plusieurs éléments, faisant que cette affaire échappe à tout jugement?» «Nous ne sommes pas face à un détournement, mais face à une dilapidation», ajoutera-t-il, avant de préciser: « J’axe ma plaidoirie sur des points que j’estime être essentiels, dont l’axe de procédure. Dans cette affaire, ce dernier a été violé, ce qui a porté préjudice aux prévenus.» Concernant la relation entre la BCIA, la BEA et les clients, il dira que «le magistrat instructeur s’est aligné sur la demande du ministère public lors de la présentation des mis en cause en octobre 2003.» D’autre part, il remettra lui aussi le travail de l’expert en doute. Comme il imputera à la Banque d’Algérie et à l’agence BEA Emir Aek une part de responsabilité dans cette affaire, en déclarant que «la Banque d’Algérie, à défaut de paiement de la part de la BCIA, devait consentir à lui accorder plus de temps à rechercher des fonds. Et là, la BCIA aurait fait, soit appel à ses propres fonds, soit se serait adressée au marché monétaire.» Me Nouar reviendra ensuite sur l’accord passé entre la BEA et la BCIA, par lequel cette dernière s’engageait par écrit à rembourser 50% de ce qu’elle devait. A la fin de cette dernière séance des plaidoiries, le représentant du ministère public répondra à la question posée par toute la défense des prévenus, concernant les deux Kharoubi, Ahmed le père et Med Ali le fils, qui se trouvent en fuite. Il déclarera ainsi que Med Ali Kharoubi a été arrêté en 2004 en France et placé sous contrôle judiciaire, mais qu’il a par la suite disparu dans la nature. Toujours est-il, expliquera-il, que des pourparlers existent entre notre pays et la France et qu’un mandat d’arrêt a été lancé à leur encontre. Il conclura sa brève intervention en annonçant qu’à la fin de ce procès, le ministère public fera son réquisitoire concernant ces deux prévenus, et c’est à la cour de se prononcer. En se retirant à 18 heures pour délibérer, la cour a laissé entendre que le verdict sera connu aujourd’hui, vers 16 heures. Hasna Yellès




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