Le procès en appel de Ali Haddad a été fixé à ce dimanche par la Cour d'Alger. L'échéance intervient cependant dans un contexte marqué par de récentes décisions qui alimentent un certain nombre d'interrogations.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - La question qui se pose évidemment est de savoir si le principal inculpé sera acheminé vers Alger pour être présent à une audience qui est censée lui offrir une seconde chance. C'est le principe même de l'appel introduit. En effet depuis la mi-août, Haddad ne se trouve plus à la prison d'El-Harrach où il a été incarcéré en avril 2019. Il a fait, comme on le sait, l'objet d'une décision de transfert vers le pénitencier de Tazoult, peu de temps après qu'un média américain eut dévoilé l'existence d'un contrat de lobbying conclu par l'un de ses représentants résidant à l'étranger avec un célèbre cabinet de lobbying américain, auquel dix millions de dollars ont été versés, pour faire pression sur les dirigeants algériens en vue de sa libération. Les autorités algériennes ont très vite réagi à ces informations, largement reprises par les médias nationaux. Les autorités judiciaires ont annoncé l'ouverture d'une enquête, dont les résultats demeurent encore inconnus. La question qui se pose à présent est relative à la manière avec laquelle procédera le tribunal pour interroger le principal prévenu. Les avocats constitués dans ce dossier avouent n'avoir aucune idée sur ce qui pourrait se passer.
La question se pose avec d'autant plus d'acuité que le mis en cause est appelé à comparaître plusieurs jours consécutifs durant un procès jugé lourd et qui lui a, d'ailleurs, valu une condamnation à dix-huit ans de prison en première instance. Beaucoup pensent que la solution serait d'organiser des séances de visioconférence, mais le prévenu doit au préalable donner son accord. Plusieurs personnalités auxquelles le procédé avait été proposé ont refusé d'être jugées de la sorte. On peut citer, à titre d'exemple, le cas de Noureddine Berrachdi, ancien chef de la Sûreté de la wilaya d'Alger, incarcéré à la prison de Blida.
Les réfractaires à ces méthodes estiment que leur présence est nécessaire dans des procès où ils risquent de lourdes peines. Il faut savoir, par ailleurs, que le cas Haddad n'est pas le seul à soulever des interrogations dans ce procès. L'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, qui doit également comparaître, a été lui aussi éloigné d'Alger. Le 27 août dernier, celui-ci a été à son tour transféré à la prison de Abadla, dans la wilaya de Béchar. Comme pour Haddad et Tahkout, les autorités judiciaires n'ont pas fourni les raisons de ces décisions. Là aussi, les avocats concernés par les dossiers affirment ignorer par quel procédé leurs clients seront jugés. Beaucoup parient sur un éventuel report, mais rien n'est joué d'avance.
L'affaire ETRHB Haddad a valu une autre lourde condamnation à Ouyahia, douze ans de prison, une peine assortie d'un million de DA d'amende. La même peine a été prononcée à l'encontre de Abdelmalek Sellal. Lequel se trouverait, par contre, toujours incarcéré à la prison de Koléa. Des avocats et personnes proches du dossier avaient annoncé son transfert à El-Oued, information non démentie par les autorités judiciaires mais il semblerait que la décision ait été ajournée pour des raisons encore inconnues. L'ex-chef de gouvernement serait actuellement très fatigué et atterré par les sentences qui s'accumulent, nous dit-on.
Il faut savoir que d'autres ministres ont été, eux aussi, condamnés en première instance par le tribunal de Sidi-M'hamed dans cette affaire. Il s'agit de Abdelkader Kadi, Boudjemaâ Telai et Amara Benyounes, condamnés à une peine de trois ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars chacun.
A. C.
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Posté Le : 06/09/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abla Chérif
Source : www.lesoirdalgerie.com