Pour les professionnels, qu'ils soient patrons ou marins pêcheurs, le prix de la sardine est largement justifié. « Les différentes séismes dont les épicentres ont été localisés en mer, les courants marins, les déchets rejetés dans les oueds qui se déversent dans la mer, le chlore rejeté font en sorte que le poisson, notamment la sardine, se fait rare », ont-ils justifié. Mais le président de la Chambre de la pêche et de l'aquaculture, Djamel Khemidja, n'est pas de cet avis. « Si la sardine a atteint les 800 DA, c'est à cause de la surpêche. Les stocks en mer ont été épuisés », affirme-t-il. Ce professionnel explique que la sardine, contrairement aux autres poissons migrateurs, est sédentaire. « Sa pêche doit être réglementée et les régions où elle se reproduit préservées pour assurer un approvisionnement permanent et important sur le marché », a-t-il ajouté. L'autre cause de la hausse du prix de la sardine évoquée par ce président est le manque de sardiniers. « Notre flottille actuelle est archaïque et ne répond pas aux normes », dit-elle. La plupart des pêcheurs ont acquis leurs barques par le biais de l'Ansej. « Ce sont de petites quantités qui sont mises sur le marché, d'où le prix prohibitif », souligne-t-il. Reste que ces explications sont loin des préoccupations des professionnels. Des pêcheurs jeunes et moins jeunes, dont le plus ancien capitalise une vingtaine d'années dans le domaine, sont en colère. Adossés au mur faisant face aux étals de la pêcherie nouvellement inaugurée par le ministre de la Pêche, ils maugréent contre leur situation socioprofessionnelle. Ils n'ont pas de syndicat pour défendre leur cause, bien que leur nombre dépasse les mille entre propriétaires d'embarcations et pêcheurs. Selon l'un d'eux, le fait qu'ils soient itinérants ne leur permet pas de constituer un syndicat. « Nous travaillons dans plusieurs ports et cela ne facilite pas la tâche à la corporation pour avoir des représentants », a-t-il expliqué. L'autre cause évoquée par un autre pêcheur est la démolition de leurs cases. « C'est notre point de chute pour se reposer ou dormir après avoir passé plusieurs jours en haute mer. Ces cases de repos ont été transférées en dehors du port, ce qui décourage les pêcheurs à sortir. Plusieurs d'entre eux essayent de louer des chambres chez des particuliers. Néanmoins, le problème se pose pour les travailleurs qui viennent de l'intérieur du pays », indique-t-il. En somme, tous les pêcheurs approchés exigent une pêcherie avec toutes les commodités, d'autant plus que leurs patrons payent la coquette somme de un million de dinars, annuellement pour les droits d'accostage, de pêche, d'assurance et autres frais.
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Posté Le : 31/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rabéa F
Source : www.horizons-dz.com