Les avancées de Minsk 2

Le tunnel au bout de Minsk 2 ' Si les nouvelles ne sont guerre rassurantes à l'Est de l'Ukraine, des avancées dans la mise en ?uvre des accords en 13 points de Minsk signés le 12 février prévoyant notamment un cessez-le-feu dans les régions de Donetsk et Lougansk, la mise en place d'une zone tampon, la libération des « prisonniers et des otages », la définition du statut des régions de l'Est, la levée du blocus économique, le contrôle des frontières et l'élaboration d'une nouvelle constitution en Ukraine ...Dans ce paquet de « mesures », des avancées réelles ont été constatées. Il s'agit, d'abord, de l'échange massif de prisonniers (139 soldats ukrainiens et 52 combattants rebelles) effectué dans la bourgade de Jolobok, le long de la ligne de front de Lougansk, qui permet d'atténuer les effets du siège de Debaltseve totalement aux mains des rebelles où près de 2.500 soldats ukrainiens encerclés ont réussi mercredi à s'enfuir. Autre motif de satisfaction : le retrait des armes lourdes de la ligne de front. En vertu des dispositions de Minsk 2, les parties au conflit doivent retirer « toutes armes lourdes » pour mettre en place une zone tampon élargie (de 50 à 140 km en fonction du type d'armes contre 30 km de largeur prévu par Minsk 1), intégrant de facto les territoires nouvellement conquis par les rebelles. Assurément, des fenêtres d'opportunités s'ouvrent. Mais, au c?ur de toutes les tensions, le cessez-le-feu qui devait entrer en vigueur le 15 février reste la pièce maîtresse (manquante ') de la paix fragile de Minsk 2. Peu avant le début de l'échange des prisonniers, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a menacé des foudres de guerre Moscou accusée de soutenir la rébellion rendue elle-même responsable d'avoir « bafoué plus de 250 fois la trêve ». De Londres, il a déclaré que les Etats-Unis envisageaient de prendre « des sanctions très graves ». L'arme économique est de nouveau brandie dans cette partie d'échecs décisive pour l'avenir de toute la région.