Algérie

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Si nous faisons la synthèse de la LFC 2011, il transparaît d'emblée que le gouvernement veut asseoir un consensus social s'avérant indispensable pour la poursuite du décollage économique du pays.
Les turbulences du front social manifestant un mécontentement évident sur les façons dont ont été traités certains dossiers obligèrent le gouvernement à concéder un certain nombre d'offrandes qui auront assurément des répercussions sur les équilibres budgétaires après l'augmentation de la masse budgétaire de fonctionnement qui serait de l'ordre, selon les prévisions, de 25%, soit une hausse de 23 milliards de dollars. Cette somme lourde à porter, est amplifiée au regard des manques à gagner pour le Trésor en matière de récupération fiscale. Et ce n'est pas fini, puisqu'il faut s'attendre à ce que les augmentations de salaires, l'attribution de diverses primes, les régimes indemnitaires des fonctionnaires, les rappels, avec les sommes dégagées pour soutenir les prix des produits de consommation courante, attisent l'inflation qui serait selon les prévisions pour cette année de 4%, alors que cette préscience sera largement dépassée selon toute vraisemblance sous la poussée de la demande des ménages et des entreprises. La masse d'argent en circulation va booster la consommation, et dans le même élan la croissance ; mais les risques d'une inflation sauvage et incontrôlée risqueraient d'avoir des impacts négatifs sur l'économie, et la fermeté du dinar. Une volatilité de la monnaie n'est donc pas à exclure. Les effets négatifs attendus conduiraient à une économie de la demande au lieu d'une économie de l'offre. Des projets entiers assurant la transition vers une économie de substitution à la rente pétrolière souffriraient des manques de crédits bancaires lesquels doivent soutenir sans coup férir les promoteurs des nouvelles PME/PMI et TPE qui sont le socle macroéconomique sur quoi doit reposer cette économie réelle attendue pour bâtir une économie durable de substitution à la rente pétrolière. Les augmentations sur les marchés extérieurs des prix des produits alimentaires, des équipements, et probablement des services consécutivement à une envolée trop forte des prix des hydrocarbures creuseront davantage le déficit public bien au-delà du ratio des 33,9% du PIB, d'autant que la fiscalité ne réduira pas les écarts. L'économie parallèle locale, et la contrebande, si des rectificatifs conséquents ne sont pas apportés d'urgence, réduiront les capacités de production des secteurs publics et privés par la présence sur le marché national d'une concurrence déloyale. Les grèves des travailleurs du textile et d'autres secteurs encore fragiles tirent la sonnette d'alarme. Le maintien des importations de la friperie, nonobstant les vecteurs portant atteinte à la santé publique, est une décision en contradiction avec les efforts du gouvernement de soutenir la production nationale. L'argent injecté pour la création de nouveaux outils de production court le risque de faire banqueroute. Les seules satisfactions pour le moment viennent des bonnes nouvelles annonçant une hausse de 37% des recettes de la Sécurité sociale, de la Caisse des retraites et celle de la Cnas en 2010, grâce à une meilleure politique de recouvrement, amoindrissant ainsi l'important déficit qu'a connu le secteur. D'une pluviométrie qui a rempli nos barrages à 75%. D'une agriculture, notamment saharienne, de plus en plus performante. L'enregistrement de meilleurs classements auprès des agences internationales de notation et d'évaluation du risque Algérie, qui ont réétudié positivement leurs positions vis-à-vis de la politique de « gagnant-gagnant » de Bouteflika. Dans l'ensemble, le climat des affaires se porte bien comme en témoigne l'installation de HSBC Moyen-Orient, nonobstant la forte concurrence dans le secteur financier et bancaire. HSBC financera plusieurs projets industriels algériens, pour un montant de 35 milliards de dollars.


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