Algérie

Les autres défis du gouvernement


Plus jamais le cauchemar de l'été 2021! La crise de l'eau qui a frappé le pays l'an dernier a montré les limites de la stratégie hydrique adoptée durant les 20 dernières années. Aussi, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a instruit le gouvernement afin de revoir complètement le plan de sécurité hydrique de l'Algérie.Le regard du chef de l'Etat était braqué sur la mer Méditerranée. Il a voulu que cette «étendue» d'eau atténue la soif des Algériens, à travers le dessalement. Des petites stations de dessalement d'eau de mer ont été construites dans l'urgence, d'autres à l'arrêt ont été réhabilitées. Ce qui a fait qu'en moins d' un an, 14 stations sont entrées en exploitation.
L'alimentation en eau potable s'est, certes, nettement améliorée, mais cela demeure insuffisant pour un pays qui avait réussi à assurer du H24 jusqu'à il n' y a pas si longtemps. Il faudra attendre la livraison des cinq grandes stations, dotées chacune d'une capacité de production de 300.000 m3 d'eau/jour, pour sentir une nette amélioration dans l'AEP. Or, la livraison de ces stations tarde à venir.
La réception de la totalité doit se faire en 2024, mais certaines d'entre elles devraient être opérationnelles à la fin de l'année. D'autres plus petites devraient carrément être livrées cet été, à l'instar de celle d'El Marsa (ex-Jean-Bart). On est presque à la fin de l'été, toujours pas de nouvelles. Cela malgré les «recommandations»du président Tebboune sur le sujet à chaque Conseil des ministres. Une situation qui l'a contraint à créer, lors du dernier remaniement ministériel, un grand ministère qui regroupe les Travaux publics, l'Hydraulique et les Infrastructures de base. Il aura pour principale mission d'insuffler une nouvelle dynamique à ces projets, notamment ceux qui concernent la ressource hydrique. «Il est impératif d'accélérer et d'assurer un suivi permanent des projets de réalisation des nouvelles stations de dessalement de l'eau de mer», a soutenu le Président lors de ce premier Conseil des ministres tenu avec l'équipe du gouvernement «remanié».
Les choses semblent claires: le Président n'est pas satisfait du rythme. Il veut que le nouveau ministre leur donne un coup de fouet afin de passer «l'hiver au chaud» et préparer sereinement le prochain été. Toutefois, ce n'est pas le seul dossier qui semble «irriter» le chef de l'Etat. Comme il l'a répété lors des nombreux Conseils des ministres qu'il a tenus depuis son élection en décembre 2019, Tebboune veut que les impôts fassent leur révolution digitale. Ainsi, dimanche dernier, il a encore une fois insisté sur ce gros dossier qu'est la numérisation des services des impôts et des domaines de l'Etat.
Le président de la République fixe même une «deadline» au nouveau ministre des Finances, Brahim Kessali. «Cela doit se faire avant la fin de l'année», soutient le Président. Il rappelle que cette digitalisation est le seul moyen pour que l'Etat puisse récupérer «efficacement» les impôts. «Cela doit protéger les droits de l'Etat et combattre l'opacité et toute forme d'évasion fiscale dans ces deux secteurs, qui constituent un lourd fardeau sur le Trésor public», a-t-il souligné avec ce qui sonne comme une piqûre de rappel sur les pratiques frauduleuses que l'on continue à voir dans ces institutions, faute de vrai système d'information. Les services des impôts ont certes, ouvert ce grand «chantier 2.0» en lançant en novembre 2020 le système d'information «Jibaya'tic» au niveau de certaines wilayas.
Toutefois, cela tarde à se généraliser. Ce qui avait, déjà, provoqué la colère du Président. Il avait averti le prédécesseur de Kessali. Aujourd'hui, il donne carrément un dernier délai. Tels sont les autres défis du gouvernement...
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