Algérie

Les autorités préconisent une prolongation à 5 ans



Ne voulant certainement pas subir comme en 2012 "les décisions" de la Cédéao, les autorités de transition maliennes ont trouvé l'emballage idéal pour vendre leur vision et faire baisser la pression de l'organisation régionale. Réussiront-ils pour autant à faire passer leur plan de transition revisité 'Coup de théâtre à la fin des travaux des Assises nationales de la refondation qui suggèrent, en gros, un nouveau projet de société avec une refondation des institutions de la République. Mais aussi ? point qui n'agréera pas les membres de la Cédéao déjà très remontés contre Bamako ? une prolongation de la période de transition maximale de cinq ans.
Une durée raisonnable dans la mesure où la mise en ?uvre de ce projet nécessite effectivement du temps, des compétences et des concertations régulières.
La Cédéao "prend note d'un projet de chronogramme sur les élections transmis par la délégation malienne conduite par le ministre chargé des Affaires étrangères au président ghanéen", Nana Akufo Addo, selon RFI.
Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a expliqué à la télévision d'Etat qu'il avait présenté à Nana Akufo Addo une prolongation de cinq ans de la transition vue, selon lui, comme un "maximum".
Et pour tenter de revenir à une relation "normale" avec l'organisation économique régionale, les autorités maliennes ont invité le médiateur de la Cédéao à se rendre mercredi à Bamako. Soit avant le sommet extraordinaire de la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao) qui se tiendra le 9 janvier prochain à Accra, la capitale ghanéenne, sur la situation au Mali.
Jeudi dernier, les participants aux Assises nationales de la refondation, tenues à Bamako, présentées comme la phase finale des consultations préalables à des élections et à un retour des civils au pouvoir au Mali, ont proposé de prolonger l'actuelle transition de "six mois à cinq ans".
Outre la remise en ordre de l'ordre institutionnel qui implique des réformes politiques et administratives avec une nouvelle vision de la gestion centrale et régionale, le projet des autorités de transition intègre également les question sécuritaires, particulièrement dans la région centre et nord du pays, et le dialogue avec les groupes terroristes locaux pour les ramener à baisser les armes.
Une perspective qui ne fait, cependant, pas l'unanimité, y compris au Mali, même si elle se présente a priori comme la seule alternative pour faire cesser les activités terroristes. Des démarches, dans ce sens, avaient déjà été entreprises dans le passé, mais elles ont vite été torpillées.
Cette démarche est aussi au c?ur du différend entre Bamako et Paris, opposé à toute négociation avec les terroristes, Bamako souhaitant en finir avec le cycle des violences. Le Mali a été le théâtre de deux changements anticonstitutionnels en moins d'un an, en août 2020 et mai 2021.
Les militaires s'étaient engagés sous la pression de la Cédéao, médiatrice, et d'une partie de la communauté internationale à remettre le pouvoir aux civils après des élections présidentielle et législatives programmées en février 2022. Mais les autorités ont finalement notifié à la Cédéao être dans l'incapacité de respecter le calendrier convenu.

Djilali B./APS


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