Algérie - Revue de Presse

Les autorités pakistanaises soupçonnent des liens avec Al Qaîda


L?assaut contre la Mosquée Rouge imminent La situation s?est encore aggravée dans la Mosquée rouge d?Islamabad après la mort d?un colonel qui pourrait pousser les autorités à durcir le ton, tandis qu?au 6e jour d?affrontements les sources sécuritaires évoquaient une implication possible d?Al Qaîda. « Le gouvernement pourrait avoir à repenser sa stratégie », a averti le vice-ministre de l?Information Tariq Azeem. Le président Pervez Musharraf avait jusqu?à présent ordonné à ses troupes de ne pas lancer de raid contre la mosquée, craignant pour les femmes et les enfants retenus en tant que « boucliers humains » par les islamistes retranchés, selon les autorités. Le président a évoqué la situation hier matin avec son Premier ministre Shaukat Aziz. « Ils ont discuté des moyens de dénouer rapidement la crise, dont la possibilité d?un assaut », a indiqué à l?AFP un haut responsable. M. Azeem a évoqué « la résistance déployée par des militants qui semblent être bien entraînés ». « C?est totalement devenu maintenant un siège avec prise d?otages, a-t-il ajouté. Les militants ont vraiment fortifié leurs positions et ils ne laissent pas sortir les femmes et les enfants. » Le changement de discours a suivi la mort, dans la nuit de samedi à dimanche, d?un colonel, portant à 24 le nombre officiel des décès depuis le début des heurts, mardi, selon un nouveau bilan donné par M. Azeem. Ce dernier a qualifié de « risible » le chiffre de « 335 morts » annoncé le même jour par le chef des irréductibles, Abdul Rashid Ghazi. Le colonel Haroon Islam a succombé à des blessures par balles reçues lors d?une nouvelle opération de dynamitage du mur d?enceinte de la mosquée, a indiqué un porte-parole de l?armée. Un autre officier a été blessé lors de l?intervention destinée à secourir les femmes et les enfants retenus dans la mosquée, selon les autorités. Des sources sécuritaires ont par ailleurs évoqué une possible implication d?Al Qaîda. « Nous croyons qu?il y a des militants du Harkatul Jihad El Islami » à l?intérieur de la mosquée, a indiqué à l?AFP un haut responsable des services de sécurité. Le Harkatul Jihad El Islami (Mouvement de la guerre sainte islamique) est interdit au Pakistan. Il est accusé d?avoir été la principale organisation à offrir un refuge aux membres d?Al Qaîda qui ont fui l?Afghanistan à la suite de la chute des talibans. Le chef du mouvement, Amjad Farooqi, est accusé d?avoir conduit le numéro trois d?Al Qaîda, Khalid Sheik Mohammed, vers l?endroit où il a décapité le journaliste américain Daniel Pearl en 2002, comme il l?a avoué. « Selon nos renseignements, nous soupçonnons que deux commandants du groupe sont à l?intérieur (de la mosquée) », a ajouté le responsable. Selon lui, ils donneraient des ordres aux centaines d?étudiants islamistes encore retranchés dans l?édifice assiégé. Abdul Rashid Ghazi a, quant à lui, poursuivi sur le même ton de défiance : « Notre sang ne coulera pas en vain, a-t-il promis. Il apportera la révolution islamique dans ce pays. » « Si les étudiants de toutes les madrassa (écoles coraniques) de ce pays se dressent contre ce système diabolique, ils peuvent le remplacer par un système islamique », poursuit-il dans son testament, lu à l?AFP par une source au sein de la mosquée. « Notre martyre va déraciner ce système diabolique, écrit le religieux. Tous mes fidèles et collègues devraient vouer leur vie à son abolition. » Ghazi, 43 ans, a fait le serment à plusieurs reprises de mourir en martyr plutôt que de se rendre. Il dit être retranché dans la mosquée avec 1800 étudiants et avoir suffisamment de vivres et de munitions pour tenir environ un mois. Le président Musharraf avait averti samedi dernier que les islamistes risquaient la mort s?ils continuaient à refuser de se rendre.
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