Algérie

Les autorités locales absentes



Les autorités locales absentes
Un immeuble vétuste, au 5 rue Galerie Malakoff dans la Basse-Casbah et qui abrite également en son rez-de-chaussée le café du même nom se trouve dans un état de délabrement tel qu'il risque à tout moment de s'effondrer, emportant avec lui les sept locataires qui y habitent. Véritable repère de l'histoire de La Casbah et de la culture locale, la bâtisse a été complètement négligée par les instances à qui incombe la tâche de sauvegarder et de restaurer le vieux bâti. Hormis cet aspect culturel très important qui mérite d'être mis en exergue, il y a lieu aussi de noter que des vies humaines sont en danger de mort. Les services de l'APC ont attesté que la bâtisse en question présente un danger avéré pour ses occupants. Cependant, en plus de l'escalier qui est complètement dégradé et étayé par des madriers, un mur porteur au troisième étage menace de s'écrouler, « les fissures au niveau de ce mur s'élargissent de jour en jour », dira une habitante de l'immeuble, avant d'ajouter : « Ces fentes ont provoqué le détachement de plusieurs fenêtres se trouvant sur la devanture de l'immeuble. » Cette situation inquiétante n'a guère interpellé les instances chargées de la réhabilitation de ce patrimoine, notamment les responsables locaux. « Nous avons à maintes reprises demandé que notre immeuble soit pris en charge en le réhabilitant définitivement, mais en vain », dira-t-elle encore. Ballottés entre la direction de la culture de la wilaya et les services de l'APC de La Casbah, ces citoyens ne savent plus à quel saint se vouer, d'autant plus que la situation s'est d'avantage compliquée ces derniers temps, par le fait que le propriétaire de l'immeuble a construit plusieurs mansardes au niveau de la terrasse.Déjà que la bâtisse a de la peine à tenir debout qu'on vient lui rajouter un poids qui rend l'immeuble encore plus vulnérable. Quant aux autorités locales pour qui l'état de l'immeuble ne semble point susciter une quelconque appréhension, elles n'ont rien entrepris de sérieux en vue de restaurer la bâtisse. Les seuls travaux qui ont été réalisés relèvent en fait du simple raccommodage. « Toute la cage d'escalier a été soutenue par des planches qui risquent à leur tour de céder à tout moment », dira un locataire. L'humidité et l'insalubrité qui règnent en ce lieu où vivent des familles avec des enfants en bas âge sont cependant à l'origine de plusieurs maladies que la plupart des locataires ont contractées. « Nos enfants souffrent d'allergies et de maladies respiratoires qui sont dues à l'état d'insalubrité générale qui prévaut dans notre immeuble », assure un habitant de l'immeuble. Même si les autorités locales passent outre la question de porter assistance à ces citoyens qui vivent au quotidien avec l'appréhension de voir la bâtisse s'écrouler, elles devraient au moins penser à sauvegarder cet immeuble qui, jadis, était un lieu de convivialité et a vu grandir plusieurs générations de chanteurs chaâbi. Les murs du café Malakoff, qui raisonnent encore de cette musique qui a tant bercé les Algérois, interpellent les consciences sur la nécessité de restaurer l'immeuble.


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