Algérie

Les auto-écoles grognentEST DU PAYS



Les auto-écoles grognentEST DU PAYS
Les instances en charge de ce secteur sont aussi ligotées que les professionnels des auto-écoles par l'ombre d'un décret de la discorde.Interpellé fortement par les professionnels des auto-écoles, Amar Ghoul est appelé à assumer une situation laissée par son prédécesseur en stand-by. Cela fait une année que le décret relatif aux nouvelles mesures régissant la profession d'apprentissage de la conduite par le biais d'auto-école et l'ouverture d'établissements d'apprentissage de conduite, fait l'objet de discussions houleuses entre les patrons d' auto-écoles et leur département de tutelle, du moins du temps de M.Amar Tou. Il s'agit tout simplement d'un refus quant aux nouvelles mesures portées par le décret.
Le ministère des Transports a publié dans le Journal Officiel en date du 14 mars 2012, les nouvelles mesures fixant les conditions d'organisation et de contrôle des établissements d'enseignement de la conduite automobile et autres dispositions relatives à la même profession. Rejeté dans le fond et la forme, ce décret auquel les patrons d'auto-écoles n'ont pas été associés. Aujourd'hui, las d'attendre une solution, les concernés par les nouvelles dispositions réglementant la profession et l'ouverture de nouvelles écoles, ceux des wilayas de l'est du pays, tentent d'attirer l'attention du nouveau locataire du ministère des Transports. En effet, le département de Amar Ghoul est convié à intervenir. Aussi, les représentants des auto-écoles, évoquent l'absence de cahier des charges, en somme, l'absence de textes réglementaires dudit décret.
«Le ministre a promulgué un décret, mais sans texte de réglementation, une contradiction qui ne dit pas son nom», a affirmé un gérant d'auto-école de la wilaya d'El Tarf. «Comment voulez-vous que l'on applique des textes qui n'existent même pas'», a-t-il ajouté. Selon nos interlocuteurs, «le ministre s'est pressé de prendre les décisions sans considération à la profession, encore moins aux professionnels». A l'unanimité, nos interlocuteurs venus de Souk Ahras, El Tarf, Guelma, Tébessa et Annaba, entre autres, dénoncent les nouvelles dispositions d'exercice énoncées dans ce décret exécutif.
Les préoccupations des professionnels des auto-écoles de l'est du pays portent sur la publication, mais surtout l'application de ce «décret de la discorde».
Par ailleurs, ils ont rappelé qu'ils avaient été pourtant associés à l'élaboration du Programme national de formation concernant les permis de conduire. «Pourquoi la tutelle, lors de la mise en place du décret, ne nous a pas demandé d'assister'» se sont-ils demandé. «Cet arrêté est une arme à double tranchant, il menace, d'une part, des milliers de postes d'emploi, d'autre part, il met en jeu la contribution au Trésor public par les établissements de formation à travers les multiples taxes perçues», a précisé un patron d'une auto-école de la wilaya d'El Tarf. Ce décret vide de textes d'application et réglementation «est bel et bien l'exemple d'une contradiction qui ne dit pas son nom», a qualifié un autre acteur de l'auto-école de la wilaya de Tébessa. Selon nos interlocuteurs, le décret n'a pas de cahier des charges plaçant du coup les patrons des auto-écoles dans une impasse quant à l'exercice de leur profession. «Même les directions des transport des wilayas sont ligotées, elles ne savent pas comment appliquer le décret.»
Plusieurs d'entre les responsables des directions des transports de l'Est interpellés à cet effet, se disent, et à l'unanimité, désolés de ne pouvoir donner d'explications à une situation ambigüe. Plusieurs correspondances auraient été adressées au ministère de tutelle pour débloquer la situation, mais qui sont restées sans suite. Certains d'entre eux, ont même été jusqu'à nous montrer le double des correspondances adressées au département de Amar Tou, il y a une année.
Las d'attendre, certains parmi les professionnels des auto-écoles, appliquent toujours les anciens textes de loi régissant la profession pour ne pas prendre en otage les postulants à l'ouverture d'une auto-école. D'autres, quant à eux, attendent que la tutelle daigne se pencher sur la situation. Au moment où les patrons de la conduite revendiquent «l'abrogation, le gel ou l'annulation du décret de la discorde», l'ex-ministre des Transports a laissé derrière lui une situation en suspens à laquelle une urgente solution s'impose.
En effet, nos interlocuteurs commencent à perdre patience, notamment en ce qui concerne le volet relatif aux conditions et modalités spéciales requises pour un agrément d'ouverture d'une auto-école. «Il y a des postulants qui ont des CAP (capacité professionnelle) de plus de 25 ans et étaient des moniteurs de conduite depuis plus de 30 ans, comment voulez-vous qu'ils justifient par la «possession d'un diplôme d'études supérieures» dans le domaine «juridique, commercial, comptable ou technique'», se sont interrogés nos interlocuteurs contre leur tutelle. Mieux encore, en plus de ces exigences professionnelles inconcevables, il est demandé, voire exigé aux nouveaux postulants à l'ouverture d'une auto-école un «cautionnement permanent de 500.000 DA» dont les détails ne figurent pas dans le cahier des charges pour ne pas dire que le cahier des charges est inexistant.
Les gérants des auto-écoles s'interrogent sur la nécessité et l'objectif de ces conditions. En attendant de trouver une réponse, les directeurs des auto-écoles de la région de l'est du pays, interpellent le premier responsable du département des transports à mettre un terme à ce blocage qui, au risque de perdurer, compromettrait aussi bien les candidats aux permis de conduire, que l'avenir du secteur en lui-même.




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