Algérie

Les auto-écoles bientôt au centre d’une vaste campagne de la DGSN



Enquête d’envergure sur les «permis garantis» Après avoir été montrées du doigt par le ministre des Transports pour leurs lacunes dans la formation, les auto-écoles seront bientôt au centre d’une vaste campagne qui sera menée par la DGSN. Objectif: lutter contre «les permis garantis» qui sont à l’origine de dizaines de morts par an. Trop, c’est trop. Avec une moyenne annuelle de plus de quatre mille morts par an, soit plus de 10 par jour, les accidents de la route sont en passe de devenir la cause première de la mortalité en Algérie. Selon une enquête du Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR), mis sous la tutelle de la DGSN, 90% des cas sont causés par le conducteur. Les conclusions de cette enquête conduisent à l’impératif d’une politique de prévention centrée sur le facteur humain. Si le dispositif répressif, dont les sanctions gagnent en gravité d’année en année, n’a pas encore donné les résultats escomptés, un effort supplémentaire sera fait au niveau de la formation des conducteurs. Une étude d’envergure nationale pour évaluer le système de formation et d’apprentissage de la conduite au niveau des auto-écoles a révélé «des insuffisances considérables dans le système de formation». C’est sur cette base, d’ailleurs, que Mohamed Maghlaoui, a maintes fois critiqué les auto-écoles, dont certaines n’ont pas changé de méthode depuis les années 1960, alors que leurs moyens ont stagné aux années 1980, véhicules mis à part pour certains. Selon lui, tout est à revoir et une mise à niveau reste nécessaire pour aboutir à une prévention qui soit efficace en amont. Présentement, il est question de réviser les conditions de santé, le programme de formation et d’apprentissage, les moyens y afférents et les plages horaires. Mais ce qui inquiète le plus les autorités, c’est l’ampleur du phénomène «des permis garantis» qui est une forme de corruption, et rien d’autre, et qui fausse complètement les conditions de déroulement des épreuves des examens de conduite. Si la corruption reste ce qu’il y a de plus difficile à prouver, l’impact de ce phénomène sur la hausse du nombre d’accidents, lui, est plus qu’établi, surtout lorsqu’on remarque des détenteurs de «nouveaux permis» qui conduisent sans confiance et avec des feux de détresse en action ! Ce qui est un autre secret connu de tous, c’est l’existence de tarifs préalablement convenus dans le milieu de certains formateurs indélicats, pas tous heureusement, qui fixent le «permis garanti» dans la fourchette de 6.000 à 8.000 dinars. Un bien triste raccourci qui permet au bénéficiaire empressé de passer toutes les épreuves avec la garantie de les réussir toutes, quel que soit son niveau. Désormais, selon des sources généralement bien informées, les autorités travaillent à un texte qui rendrait obligatoire l’informatisation des examens du code de la route et un plus grand contrôle dans les examens de conduite. De son côté, le ministère des Transports compte présenter, lors de la prochaine session du Parlement, une loi portant durcissement des conditions relatives à l’ouverture des auto-écoles. A déplorer également le fait qu’à ce jour, les certificats médicaux présentés par les candidats ne font presque jamais l’objet de vérification. Presque aucun formateur ne fait un effort, sitôt ce document reçu, pour s’assurer convenablement des facultés physiques, mentales et psychologiques du candidat au permis de conduire. Cette étape est pourtant nécessaire pour dire si oui ou non le programme de formation est adapté aux nouveautés survenues dans la circulation et la sécurité routières. En plus de cela, il est de notoriété que la majorité des auto-écoles ne sont pas dotées d’équipements technologiques modernes, comme l’informatique qui offre une large gamme de supports efficaces, et préfèrent travailler à l’ancienne, oralement et avec un nombre très réduit de véhicules. Ce manque induit le non-respect des plages horaires réglementaires déjà insuffisantes, sans compter que la vétusté du véhicule donne une mauvaise image du formateur et influe négativement sur sa crédibilité. Dernier bilan en date, s’il fallait encore frapper les esprits sur l’urgence de telles mesures, les secours de la Protection civile ont enregistré 8.944 interventions durant la période du 29 mars au 4 avril, dont 385 accidents de la circulation qui ont causé les décès de 52 personnes et les blessures de 437 autres. Amine B.


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