Algérie

Les Aurès : du premier coup de feu de Novembre à "l'explosion" du développement


Dans la wilaya de Batna, où les montagnes mythiques du massif des Aurès rendent toujours l'écho du premier coup de feu de la Révolution de Novembre 1954, l'extraordinaire "explosion" du développement retentit toujours et ne cesse de transmuer la région depuis 50 ans.
La ville de Batna qui fut le petit chef-lieu du département des Aurès, est désormais métamorphosée grâce à des transformations socio-économiques que les anticipations les plus optimistes étaient incapables de projeter avant 1962.
Ce fut pourtant cela le défi que lança le chef de la Révolution, Mostefa Benboulaïd en mettant en place, pendant plus d'une décennie avant le 1er Novembre 1954, l'organisation politico-militaire qui allait entraîner la chute du système colonial dont il subsiste aujourd'hui des vestiges témoignant des sacrifices consentis par des générations d'algériens.
Deux repères symboliques témoignent encore de ces sacrifices, ils sont situés respectivement à l'est et à l'ouest de Batna, en l'occurrence la maison de Benboulaid, à Arris, désormais musée, et la ferme Lucas, de sinistre mémoire, qui fut un centre de torture où "la corvée de bois" était le lot quotidien des détenus.
Deux symboles qui témoignent à la fois de la brutalité inouïe de la répression colonialiste et de la détermination légendaire des combattants de la Liberté.
Une région longtemps déshéritée
Depuis le Plan spécial de développement des Aurès lancé en 1966 pour mettre en place les infrastructures essentielles dans une région demeurée longtemps déshéritée, les programmes de développement se sont succédés pour connaître une accélération remarquable depuis plus d'une décennie, au point de réduire à néant les stigmates de la pauvreté qui étaient le lot de la région, notamment en zone de montagne.
Au c'ur des grandes réalisations de la partie occidentale des Aurès, il y l'université Hadj Lakhdar qui reçoit déjà 60.000 étudiants, le barrage de Koudiet Medouar de 70 millions m3, l'aéroport international Mostefa-Benboulaïd et le tout dernier centre régional anti-cancer, inauguré dernièrement à la sortie est de la ville.
La wilaya de Batna s'enorgueillit également de disposer d'un hôpital universitaire au chef-lieu de wilaya, appuyé par une dizaine d'hôpitaux, 17 polycliniques et 17 centres de santé. Tout comme elle est fière du complexe culturel du 1er-Novembre 1954, dont la construction a été initiée par le Moudjahid Hadj-Lakhdar Labidi qui a choisi de l'implanter sur le site de l'aérodrome militaire de Batna, de l'université islamique flanquée d'une des plus vastes et des plus belles mosquées d'Algérie.
A ce tableau qui indique bien que la modernisation de la wilaya a suivi un rythme sans doute plus rapide qu'ailleurs dans le pays, compte tenu des retards qu'il fallait rattraper, il faut ajouter que les 61 communes (21 daïras) que compte la wilaya de Batna, abritent des centaines d'établissements scolaires, écoles primaires, CEM et lycées, auxquels s'ajoutent des instituts spécialisés, des écoles régionales relevant de différents secteurs, des établissements du secteur de l'Action sociale, ainsi qu'un réseau de centres de formation professionnelle.
Des efforts financiers colossaux
Des sommes colossales ont été allouées depuis l'indépendance au développement de la wilaya de Batna. Cet effort a atteint pour le quinquennal 2005-2009, plus de 57 milliards de dinars qui ont permis de sortir du néant le nouveau pôle universitaire de Fesdis qui compte 22.000 places pédagogiques, une école des douanes, un nouveau pôle urbain de 30.000 logements à Hamla et bien d'autres réalisations relevant de différents secteurs.
Le quinquennal en cours (2010-2014), évalué selon les services de la wilaya à près de 171 milliards de dinars, permet de poursuivre cette dynamique dans les 61 communes qui inscrivent désormais le progrès dans la perspective de la durabilité et de l'amélioration de la qualité et du cadre de vie des citoyens.
Le logement demeure en tête des priorités, puisque 29,7% des sommes consacrées au développement durant le dernier quinquennal sont destinées à ce secteur, et 21,06% pour l'approvisionnement en eau potable et l'assainissement.
S'agissant du secteur de l'hydraulique, le but visé est de porter le taux de raccordement au réseau d'eau potable de 94% en 2009, à 97% à l'horizon 2014. Le taux de couverture par le réseau d'assainissement, de 85% il devrait atteindre les 92%.
L'agriculture, levier principal du développement
Le secteur de l'agriculture qui emploie 12.000 travailleurs dans la wilaya, est redevenu depuis plus d'une décennie le levier principal du développement. Les programmes de développement de l'agriculture ont cru de 32% en 2011, avec l'émergence des filières lait, des céréales, des maraîchages, des fruits, des viandes blanches et rouges et de l'aviculture.
Selon les chiffres avancés par la direction des services agricoles (DSA), la surface agricole exploitée est passée de 70.000 hectares en 1962, à 422.000 ha actuellement. Les superficies irriguées sont passées, durant la même période de 1.500 ha à 50.000 ha, les vergers de 700 ha à 21.000 ha.
Les responsables de l'agriculture visent pour l'heure à contribuer à assurer la sécurité alimentaire nationale et à accroître la productivité dans les filières vitales, en portant à l'horizon 2014, la production des céréales à 2,4 millions de quintaux, les maraîchages à 1,6 millions de quintaux, 500.000 quintaux de fruits et plus de 150 millions de litres de lait.
L'ensemble de ces indices autorisent la projection d'un pôle agro-industriel dans la région de N'gaous connue pour les vergers d'abricots dont la production est de 500.000 quintaux pour la récolte de cette année, ainsi que l'olivier (plus de 186.000 quintaux en 2011).
Les routes : trait d'union salvateur
Le projet de voie ferrée des Hauts-plateaux traverse la wilaya de Batna sur une distance de 200 km, le réseau routier est passé, lui, de 495 km à l'indépendance à 3.500 km en 2012 dont 850 km de routes nationales. Ces infrastructures de base permettent à la wilaya de Batna de projeter d'ambitieux programmes d'investissements économiques pour les années à venir.
Le département des Aurès qui comprenait à l'indépendance Biskra, Merouana (ex : Corneille), Arris et Khenchela, comptait une population de 337.000 habitants dont la majorité (267.000) était concentrée dans les zones rurales. La wilaya de Batna compte actuellement 1,2 million d'habitants qui disposent d'infrastructures modernes dans les domaines de l'Education et de la Formation, de la Santé, des Sports et des loisirs en constante évolution.
Deux secteurs clefs vont sans doute commander l'orientation future du développement dans la wilaya de Batna, en l'occurrence le Tourisme et l'Agriculture, cette région pouvant enfin renouer avec la réalisation des ambitions correspondant à son potentiel exceptionnellement riche, après une décennie de retards occasionnés par la violence terroriste.
Une triste page est définitivement tournée. Rien ne peut mieux le prouver que la joie et l'émotion des habitants de la petite commune de Larbaâ, qui ont pu, le 10 mai 2012 et pour la première fois, voter dans leur hameau après l'avoir déserté durant 20 ans.
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