Algérie

Les attributaires bloquent le siège de la daïra


Le collectif des attributaires des logements sociaux de Fréha a tenu, hier, une action de protestation au siège de la daïra d'Azazga. Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées à l'intérieur même du siège de l'administration locale, bloquant le fonctionnement de certains services. La première liste d'attribution des logements a été établie en l'an 2000. Les événements ayant éclaté un an plus tard dans la région ont suspendu la procédure d'attribution définitive et ont même ouvert la voie à l'occupation illicite des logements. Ce squat dure depuis huit ans, sans qu'une solution ne soit trouvée pour rendre justice aux attributaires légitimes. La cité, sise au chef-lieu de Fréha, est constituée de 100 logements, dont 15 étaient affectés d'office en tant que « quota du wali ». Livrée au squat et à la dégradation, la cité constitue aujourd'hui une vraie menace sur la sécurité et l'ordre public. La délinquance et des trafics en tous genres se sont développés à partir de ces logements squattés qu'aucune autorité n'a pu « libérer » jusqu'à présent. Les indus-occupants sont venus parfois de wilayas éloignées, indiquent les protestataires. Désabusés par les promesses non tenues, le collectif a décidé de monter au créneau au niveau du chef-lieu de daïra pour attirer l'attention des autorités locales. Dans une déclaration qui nous a été remise, les attributaires s'insurgent : « Nous estimons que notre seul tort est d'avoir cru en votre parole, monsieur le chef de daïra. Contre vents et marées, nous avons réussi à calmer les ardeurs de nos mandataires qui exigeaient de nous de radicaliser notre mouvement. Nous avons cru utile de vous laisser un temps de répit pour mener votre action ». « Nous avons reçu des assurances depuis le mois de février, mais rien n'a été fait. Aujourd'hui nous voulons du concret, et nous exigeons que la cité soit évacuée avant la rentrée sociale, comme cela a été fait à la cité de Tizi N'Fliki à Azazga », ajoutent encore nos interlocuteurs. Ils ajoutent, dans leur lettre adressée à l'administration locale : « Votre immobilisme n'a fait qu'aggraver les choses. Nous ne croyons plus aux paroles, nous vous jugerons sur vos actes. Si vous continuez à tergiverser, nous reviendrons à la charge avec l'aide de la population de notre région. » Les attributaires arrivent difficilement à contenir leur colère et leur détresse, comme ce jeune homme qui résumera la situation en quelques mots : « Quand on est venu ici l'hiver dernier, on a trouvé ces bureaux bien chauffés. Là où j'habite, la pluie entrait par le toit. En 1997, quand j'avais été rappelé au Service national, j'avais une chance sur cinq de revenir vivant. Aujourd'hui, on ne rencontre que mépris et indifférence. »
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