Les attentats visent notamment les forces de sécurité

Confrontée à une montée inquiétante des islamistes radicaux depuis, notamment la chute du dictateur Ben Ali, la Tunisie peine à sortir d'un cercle infernal de violence que la révolution du Jasmin a charrié paradoxalement. Elle sombre de plus en plus dans une spirale de violence jamais connue dans le pays. Après les assassinats politiques qui ont visé, surtout, l'opposition démocratique, comme ce fut le cas de l'assassinat de l'homme politique et avocat Chokri Belaïd, en février 2013, la violence terroriste prend une ampleur inquiétante chez nos voisins de l'Est. Ainsi, depuis l'année 2011, des attentats terroristes sont perpétrés de manière répétée dans certaines localités tunisiennes. Ces attentats visent, généralement, les services de sécurité et sont revendiqués par des groupes terroristes dont la cellule Okba-Ibn-Nafaâ, section tunisienne d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Les plus spectaculaires ont été perpétrés du côté du mont Tella sur les hauteurs de Chaâmbi, non loin de la frontière avec l'Algérie, où l'armée tunisienne traque un important groupe terroriste depuis la fin de l'année 2012. Durant ce mois de Ramadhan, un attentat terroriste a fait 15 morts et plus de 23 blessés dans les rangs des soldats de l'armée tunisienne. C'était lors d'une double attaque terroriste, survenue le 16 juillet, que ces militaires ont été assassinés. Les deux attentats simultanés ont été perpétrés au moment de la rupture du jeûne. Cet attentat a fait suite à plusieurs autres actes criminels revendiqués par des groupes terroristes activant en Tunisie. Ainsi, les premiers actes terroristes ont visé les installations et les plages touristiques du pays.En octobre 2013, un kamikaze s'est fait exploser sur une plage de Sousse, tandis qu'à Monastir une attaque visant le mausolée du premier président tunisien Habib Bourguiba a été déjouée durant la même période. Il y a eu, également, le décès de quatre soldats de l'armée tunisienne, le 2 juillet 2014, dans une attaque à l'explosif qui avait ciblé une mine sur le mont de Touiref, dans le gouvernorat du Kef.Le 27 mai dernier, le domicile de la famille du ministre de l'Intérieur à Kasserine a été attaqué par un groupe qui a revendiqué cet acte au nom d'Al-Qaïda au Maghreb islamique. Lors de cette attaque, quatre agents de sécurité ont été assassinés par les terroristes. Face à cette montée du terrorisme, la société civile se mobilise pour dénoncer cette violence et presser les responsables tunisiens à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à cette tragédie. C'est dans cette optique que le gouvernement Jomaâ multiplie les visites en Algérie pour renforcer la coopération sécuritaire, surtout lorsque l'on sait que la majorité des attentats a eu pour théâtre le mont Chaâmbi, près de la frontière algéro-tunisienne. L'expérience algérienne dans la lutte contre le terrorisme est aussi une aubaine pour les Tunisiens qui font face à une autre forme de fascisme, et ce, après avoir eu raison du clan Ben Ali.M. M.NomAdresse email