Algérie

Les atouts et les défis de l'Algérie mis en évidence Colloque de l'Association d'amitié France-Algérie à Paris



Les atouts et les défis de l'Algérie mis en évidence                                    Colloque de l'Association d'amitié France-Algérie à Paris
De notre correspondant à Paris
Merzak Meneceur
Samedi dernier dans la salle Victor-Hugo de l'annexe de l'Assemblée nationale française, le colloque de l'Association d'amitié
France-Algérie (voir l'édition d'hier) tirait à sa fin quand place fut faite à l'ultime panel de la journée consacrée à «L'Algérie et la France au miroir des médias». Quatre principaux intervenants : Régis Debray, philosophe-écrivain ; Jean Daniel, éditorialiste du Nouvel Observateur ; Omar Belhouchet, directeur de notre confrère El Watan, et Jean-Pierre Elkabbach de radio Europe 1.Les interventions de Belhouchet et d'Elkabbach ont été centrées, pour l'essentiel, sur le thème de la table ronde. Le premier expliquant le regard de la presse algérienne à l'égard de la France ; le second, natif d'Oran, qui l'a reconnu comme citoyen d'honneur (le wali de la ville était dans la salle), a insisté pour que l'Algérie soit accessible aux journalistes et aux touristes, car «vous êtes trop invisibles ici», a-t-il dit en regardant l'ambassadeur d'Algérie en France.Jean Daniel, du haut de ses 91 ans, a préféré mettre en évidence les atouts naturels et économiques dont dispose l'Algérie pour devenir un grand pays développé. Pour ceux qui avaient des doutes sur son affirmation, celui qui est Docteur Honoris Causa de l'Université d'Alger, depuis 2003, a révélé ce que lui a dit un jour un Américain. Celui-ci lui affirma que si les Etats-Unis ont connu un grand développement, c'est grâce à la Californie pour sa côte et la richesse de ses terres, et au Texas pour son pétrole. «Et bien, le nord de l'Algérie, c'est la Californie, et le Sahara, avec son pétrole, son Texas, m'a-t-il dit», ajouta le natif de Blida. Cette comparaison fait rêver, mais elle est loin de contredire une évidence future si l'Algérie croit en elle grâce à un projet économique, lui-même basé sur un projet de société de liberté, de démocratie et de justice, de plusieurs dizaines d'années conjuguant, dans une vision ambitieuse, investissements, recherche, formation, travail et volonté de celui qui est déterminé à relever des défis grandioses. Cette vision était en sous-entendu dans les tables rondes - du colloque - consacrées à l'économie. Avec les projets de pétrochimie, de port, de l'énergie solaire, notamment où il y a tant à faire entre l'Algérie et la France. Il était bon d'apprendre, par exemple d'un spécialiste français, que dans vingt ans, le coût de l'énergie solaire serait égal à celui de l'énergie nucléaire. Alors qu'aujourd'hui, il est quatre à cinq fois plus cher, ou que seulement 3% du Sahara algérien produirait suffisamment d'électricité pour répondre aux besoins de l'Afrique du Nord et de l'Europe.Au cours de ce colloque consacré à l'avenir de la coopération algéro-française et à tout ce qu'il est possible de faire ensemble, le passé a toujours été présent. Quoi de plus normal, alors que le quatrième intervenant de la dernière table ronde a abordé la mémoire et l'histoire. Pour Régis Debray, «l'Algérie fait d'abord partie de notre mémoire, une mémoire qui amène un embarras», mais pas encore de «notre histoire», car celle-ci reste à écrire. L'ancien compagnon de Che Guevara dans les maquis boliviens est convaincu qu'«il faut faire passer ce passé qui ne passe pas, pour inventer, construire un avenir partagé». Il fait alors une proposition : créer une société de pensée franco-algérienne. Il est étonné de l'inexistence d'une telle structure qui empêche de réfléchir ensemble. «Une société de pensée franco-algérienne est plus que nécessaire, alors qu'il y a une société de pensée franco-chinoise !», a-t-il relevé, suggérant donc sa création avec une réunion annuelle, tantôt en Algérie, tantôt en France, d'une vingtaine de personnes algériennes et françaises durant deux ou trois jours avec un thème de débat. L'idée a séduit le président de France-Algérie, Jean-Pierre Chevènement. «Pourquoi pas une année au Djurdjura et une année au Jura», dira-t-il en guise de conclusion de la table ronde.Dans son discours de clôture du colloque, Chevènement a fait une synthèse des travaux en ouvrant des pistes sur ce que devrait être l'avenir des relations algériennes, multiformes, n'excluant aucun domaine de coopération. Comme il n'a pas fait l'impasse sur le cinquantenaire de l'Indépendance, en soulignant que sa commémoration «est approuvée par plus des trois cinquièmes de la population française, selon un sondage Louis Harris, même si une minorité émet la crainte qu'une telle commémoration puisse être l'occasion de ranimer des polémiques inutiles».


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