Algérie

«Les assureurs publics font du dumping pour casser le privé»



Hassen Khelifati, le président-directeur général d'Alliance-Assurances (A.A.), aurait pu être intronisé lors du dernier vote par les adhérents du Forum des chefs d'entreprise (FCE).Il ne l'a pas été, pour selon ses dires, à cause d'irrégularités dans le déroulement de l'opération de vote. Elles avaient été commises par ceux qui, en imposant son concurrent Rédha Hamiani, avaient d'autres objectifs que le développement des entreprises algériennes, priorité des priorités figurant au programme de travail du jeune patron de la deuxième société d'assurances en Algérie. «C'était à une voix prêt. Derrière le fallacieux argument de la clôture du vote, l'on a interdit à trois chefs d'entreprises qui m'étaient favorables de déposer leur bulletin dans l'urne. Mais peu importe la présidence du FCE, nous avons d'autres ambitions», a lancé d'emblée, Hassen Khelifati. C'était à Annaba, à l'Ecole préparatoire aux sciences économiques, commerciales et de gestion de Annaba (EPSECGA). Il répondait à l'invitation que lui avait adressée Mahfoud Benosmane, le directeur de cette institution du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour, dans le cadre du cycle de conférences du samedi, expliquer aux enseignants, étudiants, hommes d'affaires et journalistes présents, comment faire jouer au marché de l'assurance en Algérie un rôle de catalyseur d'un marché financier en développement. Ce jeune, que d'aucuns qualifient de prodige pour avoir réussi à créer et développer dès 2005 le groupe Alliance-Assurances, a frappé fort. Et si sa communication faite de lettres et de chiffres sur ce que sont les sciences économiques, commerciales et de gestion a été très instructive, les débats le révéleront comme étant une force de proposition à même d'être utile au sommet de l'establishment. Que ce soit en termes d'assurances ou, à un degré moindre de Bourse, Hassen Khelifati a brassé large. Lui, qui en 2010 avait lancé et réussi l'appel à l'épargne public pour augmenter de 800 millions de DA à 2,2 milliards de DA le capital d'A.A. «Après le succès de son introduction en Bourse, l'action Alliance est aujourd'hui victime ou prisonnière du retard dans le développement du marché financier d'Alger» révèle t-il avant de souligner qu'il attend beaucoup du programme sur lequel travaillent les autorités de la place financière d'Alger pour impliquer les PME/PMI dans le processus d'animation du compartiment actions de la Bourse. Contrairement à bon nombre de gestionnaires du secteur économique et privé, Khelifati paraissait faire fi de toutes les susceptibilités. Devant son auditoire de Annaba, il a clairement affiché une position de quelqu'un qui n'a pas de compte à rendre ou de devoir d'allégeance à observer à l'égard de ceux qui tirent les ficelles de l'économie nationale. «Les assureurs privés sont exclus systématiquement de la course aux contrats publics. Même des entreprises privées ont été contraintes d'aller vers le public. Et lorsque les assureurs publics font du dumping pour casser les prix avec pour objectif de casser leurs concurrents privés, c'est qu'il y a quelque part maldonne». Pressé de questions de son auditoire qui voulait en savoir plus sur le mal qui ronge l'économie nationale, le big boss de A.A a affirmé que les assurances publiques prennent eau de toute part. «Elles ne pourront pas éternellement poursuivre cette politique de bricolage. Encaisser un dinar pour en dépenser trois est à mon avis un déni économique qu'il faut rapidement prendre en charge et y mettre un terme». Khelifati ne s'est pas arrêté à ce niveau d'accusations. Il est allé plus loin lorsqu'il a affirmé qu'il y a une volonté ferme de laisser le secteur des assurances en Algérie dans une situation de sous développement. Affirmant que les chiffres d'affaires des assureurs en Algérie est toujours au plus bas niveau soit à peine 600 millions de dollars/ an, il a révélé que ces chiffres sont deux fois supérieurs en Tunisie et cinq fois plus au Maroc. Si en ce qui concerne le volet assurances, Hassen Khelifati paraissait bien maîtriser son sujet et qu'il avait gros sur le c?ur de ne pas mieux faire malgré sa bonne volonté et celles des agents et cadres de A.A répartis dans 192 représentations commerciales à travers 40 wilayas du pays, il se limitera aux grandes lignes du dossier Bourse. «Pour attirer un plus grand nombre de candidats à la Bourse d'Alger où à ce jour, il n'y a que trois titres, nous avons proposé une exonération de la fiscalité durant 3 années pour toute société intéressée pour y entrer. Vainement puisque il n'y a pas eu de suite, si ce n'est que tout va être fait pour attirer les PME. Je reste malgré tout confiant en l'avenir de la Bourse d'Alger qui finira tôt ou tard par décoller» dira sur un ton empreint d'optimisme, le PDG de A. A.


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