Algérie

Les assureurs privés maintiennent la pression


Des assureurs privés qui dénoncent des pratiques anticoncurrentielles comptent maintenir la pression sur les autorités publiques, alors que les correspondances adressées en ce sens au Premier ministre et au FCE sont restées sans écho.«C'est le silence total ! Les autorités n'ont pas réagi officiellement par écrit. Mais, on a eu quelques appels pour essayer de comprendre que ce soit du cabinet du Premier ministère ou du ministère des Finances.
Dans le cas du FCE, ni appel ni prise en charge de nos doléances. La grande déception vient beaucoup plus du FCE que des autorités publiques», a déploré Hassan Khelifati, PDG d'Alliance Assurances, l'un des signataires de la lettre de réclamation (Macir Vie et Salama Assurance), joint hier par téléphone.
Ces assureurs privés qui refusent de baisser les bras comptent saisir prochainement le ministère des Finances. «S'il faut refaire la lettre, on va la refaire, car il s'agit de la survie du secteur et de nos compagnies. Nous n'allons pas désespérer. Peut-être que le moment n'était pas opportun pour prendre en charge les préoccupations, mais je pense que nous allons nous adresser bientôt au ministère des Finances étant donné qu'il est le responsable du secteur, pour demander une audience, ou à la commission de supervision. C'est un combat de longue haleine.
Ce n'est pas parce que cette lettre n'a pas eu les premiers échos qu'on va baisser les bras. Il y aura d'autres démarches à entreprendre pour faire avancer les choses», a expliqué notre interlocuteur.
La semaine dernière, les assureurs privés ont tenu une réunion avec l'association des courtiers. «C'était une première réunion, mais il n'y a rien de concret pour le moment ! On s'est entendu pour se revoir afin de mettre en place des mécanismes, parce qu'ils ont un rôle à jouer dans ce dossier», a précisé Hassan Khelifati.
Dans les deux lettres adressées au Premier ministre et au président du FCE, les trois compagnies avait dénoncé publiquement «une mise à l'écart» orchestrée par certains responsables de l'administration qui donnent, au niveau local, des consignes privilégiant les compagnies d'assurance publiques au détriment des assureurs privés.
Ces directives enfreignent clairement les règles commerciales garantissant une concurrence loyale entre tous les opérateurs, qu'ils soient publics ou privés, avaient noté les assureurs privés dans leur missive au Premier ministre, en date du 17 décembre 2017. Ils avaient cité une correspondance datée du 14 décembre 2016, qui a été adressée par le directeur de la formation professionnelle de Sétif aux directeurs des centres de formation professionnelle de la wilaya, dans laquelle il leur enjoint de «privilégier la souscription des polices d'assurance, au titre de l'exercice 2017, auprès des compagnies d'assurance du secteur public».
«Cette insistance (2 courriers en 2 mois) à évincer purement et simplement les compagnies privées nous décourage à aller de l'avant et agir, sous votre haute autorité, en tant qu'opérateurs économiques motivés à l'idée de suivre votre programme ambitieux de relance et participer sous votre commandement à l'édification de votre programme qui est, nous vous le disons, la clef de voûte du succès économique de notre pays», avaient assuré les trois signataires de la missive.
Ils avaient aussi dénoncé «l'annulation pure et simple d'un avis d'attribution d'un marché établi en faveur d'Alliance Assurances, relatif à l'assurance de la responsabilité civile et du patrimoine mobilier et immobilier de la commune d'Oran pour l'exercice 2018, via une correspondance émanant de I'APC d'Oran, en date du 7 novembre 2017, ouvrant la voie au lancement d'un nouvel appel d'offres et invitant les soumissionnaires à procéder au retrait d'un nouveau cahier des charges comprenant de nouvelles conditions de soumission».
Dès 2014, les trois opérateurs économiques rappelaient avoir tenté d'alerter le Conseil de la concurrence sur «ce genre de pratiques anticoncurrentielles» à travers différentes correspondances. Une sollicitation restée lettre morte, d'après eux.
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