Algérie

Les assureurs privés dénoncent leur éviction



Dans deux courriers adressés respectivement au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et au président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, les compagnies représentées par Alliance Assurances, Macir Vie et Salama Assurances Algérie se disent victimes d'«une mise à l'écart» orchestrée par certains responsables de l'administration qui donnent, au niveau régional, des directives privilégiant les compagnies d'assurance publiques au détriment des assureurs privés.Pour ces derniers, les consignes, données via des correspondances officielles, enfreignent clairement les règles commerciales garantissant une concurrence loyale entre tous les opérateurs, qu'ils soient publics ou privés. Dans leur courrier au Premier ministre, en date du 17 décembre 2017, dont une copie a été adressée à El Watan, les trois compagnies signataires relèvent plusieurs exemples de manquement aux bonnes règles concurrentielles.
Ils citent, notamment, la correspondance signée le 17 février 2017 par «le directeur de la formation professionnelle de la wilaya de Sétif, rappelant aux directeurs des centres de formation professionnelle le nécessaire respect d'une précédente directive, envoyée le 14 décembre 2016, leur enjoignant de privilégier la souscription des polices d'assurance, au titre de l'exercice 2017, auprès des compagnies d'assurance du secteur public».
Pour les assureurs privés «cette insistance ? deux courriers en deux mois ?, afin d'évincer purement et simplement les compagnies privées, nous décourage d'aller de l'avant». Les signataires dénoncent également «l'annulation pure et simple d'un avis d'attribution d'un marché établi en faveur d'Alliance Assurances, relatif à l'assurance de la responsabilité civile et du patrimoine mobilier et immobilier de la commune d'Oran pour l'exercice 2018, via une correspondance émanant de I'APC d'Oran, en date du 7 novembre 2017, ouvrant la voie au lancement d'un nouvel appel d'offres et invitant les soumissionnaires à procéder au retrait d'un nouveau cahier des charges comprenant de nouvelles conditions de soumission». Les trois compagnies informent, par ailleurs, le Premier ministre de leur tentative de dénoncer dès 2014, auprès du Conseil de la concurrence, «ce genre de pratiques anti-concurrentielles» à travers différentes correspondances. Une sollicitation qui est restée, selon eux, sans réponse.
«En effet, écrivent-ils, nous avions sollicité cet organe de l'Etat, en vain, afin de faire respecter les règles de la concurrence ente sociétés publiques et privées, et surtout d'assurer la régulation concurrentielle des marchés pour lutter contre toutes pratiques commerciales déloyales, nous référant au sens de la loi, dans son ordonnance 03-03 du 19 juillet 2003, modifiée et complétée, relative à la concurrence. Seulement, à notre grand désarroi, une fin de non-recevoir nous a été notifiée.»
Par ailleurs, les compagnies signalent qu'elles ont saisi également, en vain, la Direction des assurances en sa qualité d'autorité de régulation et de contrôle, en tant que membre du conseil d'administration des compagnies d'assurance publiques. Les compagnies concentrées ont, par ailleurs, saisi le président des chefs d'entreprise (FCE) «afin de plaider leur cause» et dans le but de restaurer ce qu'ils qualifient de «place qui leur est due au sein de l'économie algérienne, laquelle est sans cesse bafouée».


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