Algérie

Les assureurs des entreprises de patrons arrêtés frôlent la faillite



Les répercussions de la cessation d'activité de plusieurs entreprises appartenant aux conglomérats industriels, en l'occurrence, Ali Haddad, Mahieddine Tahkout et les frères Kouninef, actuellement, en prison pour des affaires de corruption présumée seront douloureuses. Les préjudices de la mise à mort de ces groupes ne se sont pas uniquement répercutés sur l'emploi et la baisse de productivité, mais aussi sur les finances de leurs partenaires économiques dont les sociétés d'assurance qui relèvent aujourd'hui près de 20 milliards de dinars de créances impayées en raison du gel des fonds de ces entreprises, dont les propriétaires sont en attentes de leurs procès.Dans l'impossibilité de résiliation des contrats avec ces entreprises, les assureurs affectés par cette circonstance subiront le sort de celles-ci qui est suspendu à la décision de la justice algérienne. Dans l'opacité totale, la situation échappe aux deux côtés étant donné que le débiteur n'est pas habilité à agir et les assureurs entre le marteau et l'enclume. Lancer une procédure collective ou poursuivre le contrat jusqu'à l'ouverture du jugement de ces groupes. C'est le constat plus au moins alarmant dressé par l'Union algérienne des sociétés d'Assurance et de Réassurance (UAR) qui a relevé dans son dernier rapport des pertes dépassant les 20 milliards de dinars.
C'est le montant des redevances des groupes industriels dont les propriétaires sont incarcérés depuis plusieurs mois. Sachant que les administrateurs publics nommés par le gouvernement pour gérer temporairement les affaires de ces groupes, notamment, la prise en charge du volet ressources humaines, ne sont pas mandatés pour gérer d'autres tâches. Inquiet et préoccupé par la situation instable et quasi apathique de ces entreprises, Hassan Khelifati, vice-président de l'UAR tire la sonnette d'alarme sur le risque qu'encourent les compagnies d'assurances si elles n'encaissent pas ces charges qui représente le plus important apport de ses fonds de roulement.
La somme évoquée par le vice-président de l'UAR, dans une interview accordé au média algérien Ennahar, concerne particulièrement les trois groupes sus-cités. En l'occurrence, celui d'Ali Haddad dont la redevance s'élève à 15 milliards de dinars, soit près de 80% de la valeur globale, suivi des deux autres groupes, dont l'importance de la contribution financière n'est pas moindre. Le deal, actuellement, est de réfléchir à une solution rapide et efficace afin de s'acquitter de ces cotisations et amortir le choc financier sur les compagnies d'assurances qui risquent à leur tour de disparaître. Sans le vouloir, en gelant les avoirs de ces groupes industriels, la justice algérienne a fait impasse sur l'avenir des assurances qui devront supporter en plus des salariés et partenaires de ces entreprises les conséquences directes de la mise à mort de ces mêmes entreprises.
Pour ne pas pénaliser ces compagnies d'assurances, également, indispensables pour l'activité et la dynamique économique, il devrait exister des textes et réglementation juridiques pour ce type de situation. Dans le cas contraire et échéant, les sociétés d'assurances conventionnées en pâtiront de cette situation au même titre que les autres partenaires de ces groupes qui crient à l'anarchie et à l'injustice. Généralement les contrats signés entre l'assuré et l'assureur répondent à une question de pérennité, de provision et à l'utilité d'une quelconque action à prévoir en cas de difficulté financière de l'entreprise concernée. Dans le cas échéant, les entreprises ne sont pas en faillite mais en arrêt d'activité décidé par la justice sans prendre en compte l'impact d'une telle décision sur les partenaires économiques et sociaux de ces groupes.
Actuellement, le sort de ces entreprises est suspendu à la décision de la justice algérienne qui n'a pas encore tranché et ouvert le procès de leurs patrons afin de définir quelle procédure sera adoptée par ces partenaires économiques. Si les groupes industriels en question seront placés en liquidation judiciaire, les assureurs devront, inéluctablement, engager une procédure ou action collective pour récupérer leurs redevances, ainsi résilier le contrat ou le maintenir en respectant le droit spécifique des entreprises. Avec tout ce qui se passe dans le pays, chaque redressement économique et l'assainissement du climat des affaires prendra du temps. Il faut prendre son mal en patience.


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