Les élèves des classes de terminale se sont donné le mot pour marcher de leurs établissements respectifs vers l'annexe du ministère de l'Education nationale, au Ruisseau, à Alger, malgré l'annonce de la reconduction des mesures relatives au bac appliquées ces dernières années.
Le secteur de l'éducation nationale est en pleine ébullition. Aux perturbations cycliques provoquées par les actions de protestation des fonctionnaires de divers corps est venue s'ajouter la colère des élèves des classes de terminale. Ces derniers sont en grève illimitée depuis déjà quelques jours. Le mouvement, qui a commencé dans quelques wilayas de l'intérieur du pays, n'a pas tardé à faire boule de neige. Il a atteint les établissements de la capitale dimanche dernier. Et c'est le lycée de Dély-Ibrahim qui a ouvert le bal, avant d'être rejoint par ceux de Draria et d'El-Achour.
L'information s'est répandue telle une traînée de poudre, provoquant la paralysie de nombreux lycées de la capitale. Les motifs ' Les lycéens réclament l'application du fameux seuil d'évaluation des programmes en justifiant cette demande par la surcharge des programmes et par le fait que tous les lycées ne sont pas censés avoir suivi le même rythme, ce qui fait qu'un cours dispensé dans un lycée ne l'est pas forcément dans un autre. Voulant éviter d'envenimer davantage la situation, le département de Benbouzid a pondu dimanche dernier un communiqué où il rassure les élèves des classes de terminale de la reconduction des mesures habituelles. 'Les sujets du baccalauréat ne porteront que sur les cours effectivement dispensés qui seront arrêtés à la date du 10 mai 2012', s'engage le ministère. Mais ceci n'a pas réussi à calmer les lycéens. La contestation est montée d'un cran hier dès l'arrivée aux lycées. Non seulement ils n'ont pas repris les cours hier, mais ils sont allés jusqu'à durcir leur position en investissant carrément la rue et en improvisant des marches à travers plusieurs quartiers de la capitale. Selon certaines sources, les élèves des classes de terminale se sont donné le mot pour tenter un rassemblement devant l'annexe du ministère de l'Education nationale au Ruisseau. Voulant arriver en force pour pouvoir affronter le dispositif sécuritaire qui les empêcherait forcément de rallier le siège du MEN, les lycéens ont décidé de passer aux différents lycées de leurs communes et quartiers respectifs pour inciter leurs camarades à se joindre à leur démonstration de force.
Si du côté de la commune de Rouiba, les lycéens ont été empêchés d'investir la rue, car 'enfermés' dans la cour de leur établissement, ceux des communes d'El-Harrach et de Mohammadia ont réussi leur action. En effet, les riverains ont été tirés de leur sommeil par l'arrivée d'une procession de 'blouses blanches' scandant à tue-tête : 'Radoulna El-ataba' (le seuil d'évaluation des programmes), 'Non au baccalauréat avec un programme surchargé.' La route Moutonnière, déjà peu fluide en raison des travaux du tramway, a été carrément coupée à la circulation. Les automobilistes étaient contraints de céder l'étroite voie aux nombreux lycéens qui arrivaient des différents lycées de l'ex-Cinq-Maisons vers ceux d'El-Harrach en passant par le lycée des filles Ourida-Meddad. Ne voulant probablement pas provoquer davantage les nombreux lycéens, les forces de sécurité ont préféré marcher aux côtés des grévistes tout en gardant un 'il vigilant et en discutant avec eux. Aux passants et autres femmes qui, de leurs balcons, leur reprochaient de faire du grabuge alors que l'Etat leur offre un enseignement gratuit, des lycéens répliquent : 'Souhaitez-nous bonne chance pour le bac parce que nous aurons du mal à le décrocher avec un programme aussi surchargé.' Les manifestants rejoints à l'entrée du centre de la commune d'El-Harrach par les autres lycéens qui ont réussi à marcher jusqu'aux environs du Caroubier, non loin de la faculté. Ils voulaient grossir leurs rangs en passant 'prendre' leurs camarades des lycées de la commune d'Hussein-Dey et ainsi jusqu'aux portes de la tutelle au Ruisseau. Mais ils ont été stoppés par les différents dispositifs de sécurité qui se mettaient en place au fil de la marche. Certains ont réussi à passer à travers les mailles du filet et seraient arrivés sur les lieux, mais les autres ont rebroussé chemin vers leurs établissements respectifs pour poursuivre leur protestation et voir s'il y a du nouveau, 'plus officiel' que le communiqué de lundi dernier.
M.B.
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Posté Le : 18/01/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Malika Ben
Source : www.liberte-algerie.com