Algérie

Les assurances d'al-Maliki



«C'est un jour qui restera dans les mémoires de tous les Irakiens. L'Irak devient aujourd'hui un pays souverain et indépendant», a-t-il dit dans un discours prononcé à son bureau, selon un communiqué. «Malheureusement, nous sommes confrontés à une campagne de scepticisme et nous sommes sûrs que son objectif est d'empêcher le retrait», a-t-il regretté. «Je vous réaffirme que les forces de sécurité irakiennes sont capables d'assumer leurs responsabilités», a martelé le chef du gouvernement. Plus de sept ans après la chute de l'ex-dictateur Saddam Hussein, la situation est loin d'être stabilisée en Irak, théâtre d'attentats ces dernières semaines. Et faute d'accord entre les partis politiques, aucun nouveau gouvernement n'a pris forme depuis les élections du 7 mars. Venu en Irak pour marquer avec les troupes le début d'une nouvelle page de la présence militaire américaine, le vice-président américain, Joe Biden, entend profiter de cette visite pour exhorter les dirigeants irakiens à mettre de côté leurs intérêts pour constituer un gouvernement incluant toutes les tendances. A l'occasion de sa sixième visite en Irak depuis janvier 2009, M. Biden a rencontré hier le président Jalal Talabani et M. Maliki, et doit s'entretenir avec l'ex-chef de gouvernement Iyad Allawi, à la tête de la plus grande liste au Parlement. «Sans un gouvernement élu, il sera difficile pour l'Irak de régler les grandes questions qui demeurent», avait estimé lundi soir son conseiller pour la sécurité nationale, Tony Blinken.
Comme il s'y était engagé peu après son investiture en janvier 2009, le président Barack Obama a annoncé officiellement hier soir (minuit GMT) la fin de la mission de combat de ses troupes en Irak lors d'un discours prononcé dans le cadre solennel du Bureau ovale de la Maison Blanche. Souverain et indépendant… Compte tenu du regain de violences, ce retrait inquiète et M. Biden s'est voulu rassurant. «ça va aller pour nous, et ça va aller pour eux», a-t-il brièvement déclaré lundi soir aux journalistes qui l'interrogeaient sur le regain de violences. «Nous pouvons (désormais) cicatriser les blessures ouvertes (...) sur le fait de savoir si nous devions aller en Irak», a déclaré sur ABC, Robert Gibbs, le porte-parole de la Maison- Blanche.
L'armée américaine organisera mercredi en présence de M. Biden, une cérémonie marquant le début de sa nouvelle opération en Irak, dite «Aube nouvelle» («New Dawn»), axée sur l'entraînement des forces de sécurité locales. Le contingent compte actuellement 49 700 hommes, contre 170 000 en 2007, au plus fort des violences confessionnelles. Un peu plus de 4400 militaires américains ont péri en Irak depuis 2003. Aucune manifestation de joie n'a accueilli en Irak la fin de la mission américaine de combat, contrairement à ce qui avait été observé fin juin 2009 quand les forces américaines s'étaient retirées des villes. «Aujourd'hui, ce n'est pas un tournant. J'étais au café avec des amis hier et personne n'en parlait», a déclaré Yasser al-Moussaoui, un informaticien de Baghdad de 32 ans. «Cela intéresse plus les Américains». Dans un contexte politique incertain à Baghdad, beaucoup d'Irakiens appréhendent surtout le retrait total fin 2011 des Américains. Le chef de l'état-major irakien, le général Babaker Zebari, a même jugé prématuré le retrait américain, exhortant les Etats-Unis à laisser des troupes jusqu'à ce que l'armée soit complètement prête en 2020. «Si les hommes politiques continuent à se battre pour des maroquins, la situation s'aggravera», a confié Salah Abou al-Qassim, un commerçant de Chorja, dans le centre de Baghdad.
 


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