Algérie

«Les associations sont sous le contrôle de l'administration» Dr Mustapha Zebdi. Secrétaire général de la FAC



«Les associations sont sous le contrôle de l'administration» Dr Mustapha Zebdi. Secrétaire général de la FAC
Le mouvement consumériste en Algérie est loin d'être reconnu comme facteur économique d'un rôle précieux pour le consommateur et l'administration. Qu'est-ce qui fait que les associations de défense des droits des consommateurs soient absentes de la scène économique '
Il est vrai que les associations des consommateurs ne sont pas très visibles en Algérie, et ceci, à notre avis, est dû à plusieurs raisons. D'abord, le mouvement associatif est naissant, il traîne trop dans des problèmes administratifs et se trouve sous le contrôle pressant de l'administration. Cela, évidement, décourage les initiatives et les bonnes intentions. Le manque flagrant de bénévoles et de disponibilité en ressources humaines rend aussi leur travail difficile. Ajouter à cela la décrédibilisation des organisations civiles par elles-mêmes et par certains commis de l'Etat.
L'agissement malsain de certaines associations a figé une mauvaise image chez les citoyens et les pouvoirs publics. Enfin, l'absence de stratégies, le manque de visions et le manque d'implication des médias, surtout les radios et la TV, viennent couronner le tout. Dans les meilleurs cas, dans les radios nationales, on consacre 30 minutes par semaine aux sujets relatifs à la consommation. A la télévision, il n'y a presque jamais de pareilles émissions. Quand on compare avec les volumes horaires consacrés au football, la culture, la politique et autres sujets, on devine facilement le degré d'intérêt que portent les professionnels des médias aux épineux sujets liés à la défense des consommateurs. Je ne terminerais pas sans parler des difficultés administratives et de la lourdeur des procédures pour avoir des autorisations à agir dans les écoles, les universités, les mosquées, les gares, les aérogares, les foires, etc.
-Bien qu'elles existent statutairement, ces associations ne semblent pas faire grand-chose pour le consommateur qui est aujourd'hui livré à lui-même. Comment expliquez-vous cela '
Nous ne sommes pas tout à fait d'accord avec cette idée au vu des efforts qui sont faits par notre association qui active depuis seulement 16 mois, sans moyens, mais qui a réussi à se faire connaître par les dénonciations et l'ouverture de grands sujets de consommation. Car auparavant, la consommation, dans l'esprit de certains citoyens, était juste liée au tube digestif et ils s'interrogeaient sur notre implication dans d'autres secteurs, particulièrement les services. Et à cet effet, plusieurs sujets importants ont été traités et certaines lois sont en révision.
-Votre association s'est distinguée, depuis quelque temps, par ses «attaques» contre les concessionnaires automobiles. Pourquoi avoir ciblé précisément ce secteur '
Je peux vous affirmer que 80% des plaintes reçues concernent le secteur de l'automobile. La voiture devient un produit de grande consommation et en l'absence de règles commerciales strictes pour ce genre de commerce, les concessionnaires ramènent des voitures démunies et parfois contrefaites, puis les vendent sans respecter les procédures. Et là, le consommateur, quand il se fait arnaquer, perd des dizaines, voire des centaines de millions de centimes. On a eu le courage d'affronter certains concessionnaires, de même que nous avons pu les poursuivre en justice et ces faits ont contribué à ce que le consommateur nous fasse confiance et se fie à nous plus qu'à certaines instances de contrôle.
Nous avons pu traiter à l'amiable 90% de l'ensemble de ces requêtes. Mais cela ne nous a pas empêché de traiter plusieurs autres problèmes en rapport avec des produits alimentaires, cosmétiques, de téléphonie, d'électricité, d'eau potable, de transport, de médicaments et autres. Mais il est vrai que depuis l'an dernier, les journaux ont plus médiatisé les problèmes des voitures.


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