Algérie

Les associations prônent une loi contre les agresseurs Violences à l'égard des femmes



Les associations prônent une loi contre les agresseurs                                    Violences à l'égard des femmes
Bannir les violences, toutes les violences, même verbales, à l'égard des femmes à travers une loi spécifique est devenu une nécessité.
Raison pour laquelle le mouvement associatif et professionnel a plaidé pour un texte de loi-cadre qui traite le fléau avec des sanctions et de la prévention, lors d'un colloque organisé hier à Alger à l'initiative de l'Association algérienne de planning familial (AAPF) avec le soutien du réseau Stop à la violence ! Les droits des femmes maintenant.
Zoubir Arous, enseignant en sociologie à l'université d'Alger et chercheur au Cread, met en garde le mouvement féminin contre cette démarche qui consiste, selon lui, à vouloir changer les lois au lieu que ce soit les mentalités : «Ne faites pas l'erreur des Tunisiennes. Elles ont eu des lois en avance par rapport aux mentalités.
Résultat : les violences sont encore plus nombreuses.» Et d'ajouter : «On se concentre souvent sur les violences physiques et sexuelles, mais on oublie que les violences verbales sont les plus répandues dans notre société.» Pour sa part, Mme Zoubida Haddab, enseignante en sciences politiques à l'université d'Alger, revient sur les stéréotypes de la représentation des femmes dans les manuels scolaires. Pour elle, c'est cette représentation qui fait de l'enfant un adulte violent : «Entre les années 1963 et 66, nos manuels étaient plus ouverts. Ceux du secondaire comportaient une quinzaine de textes dont les auteurs sont des femmes, parmi lesquelles il y avait même trois féministes qui revendiquaient la rupture avec les inégalités.» Si dans l'éducation quelques progrès sont signalés, dans les médias, le constat est «alarmant», précisent Zahia Mancer, journaliste, et sa cons'ur Nafissa Lahreche, présidente de l'Association des femmes en communication (AFC).
Et de préciser que les femmes journalistes sont dans la majorité des cas parquées dans les rubriques société, culture et art. Elles sont très rarement reporters sportifs ou photographes et ne sont qu'exceptionnellement envoyées
dans des zones de conflit à l'étranger. D'autres expériences associatives ont été exposées : celle de l'association SOS Tafat pour les enfants et les femmes violentées de Tizi Ouzou et celle de Balsam, le réseau des centres d'écoute pour les femmes victimes de violences, présentées par Mme Marie-France Grangaud, du Centre d'information et d'études sur les droits de la femme et de l'enfant (Ciddef). Mais c'est Mme Ghania Graba, professeur de droit à l'université d'Alger, qui a mis en exergue les raisons d'un plaidoyer pour une loi-cadre sanctionnant les violences.
Lors du débat, une députée, Mme Djeffel, résume bien la situation : «Les femmes au Parlement subissent elles aussi la violence. Lors du débat sur les quotas, 2 femmes seulement sur 30 ont voté oui. Nous voulons que ce système soit instauré pour rendre les femmes visibles et, à partir de là, elles pourront faire des choses' Mais nous pouvons constituer un groupe de 20 députés pour proposer un texte, grâce à des hommes de bonne volonté.»


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