Algérie

Les associations culturelles contre vents et marées à Constantine



Les associations culturelles contre vents et marées à Constantine
Logiquement, en considérant l'implantation de ces organisations et les activités qu'elles sont censées assurées, on devrait avoir un bon maillage du territoire de la wilaya en termes d'activités artistiques et de diffusion des arts et de la culture. Mais tel n'est pas le cas. D'abord, parce que ces associations se concentrent, pour la majorité, dans le chef-lieu de wilaya où elles ont le plus de chances de trouver infrastructures et soutiens pour travailler. Ensuite, parce qu'elles ne trouvent pas toujours ces infrastructures et ces soutiens dont elles besoins pour travailler et rayonner sur la scène culturelle. Indisponibilité des aires et espaces d'activité, embûches administratives et manque de moyens freinent l'essor des associations qui sont pourtant agréées comme acteur complémentaire devant contribuer à l'animation culturelle.Hélas, les associations demeurent le maillon faible, la cinquième roue du carrosse, dans les programmes des pouvoirs publics locaux dont elles dépendent. Malgré le statut leur conférant le rôle de courroie de transmission entre l'administration et la société, et la mission d'animateur devant être une force culturelle et artistique omniprésente dans la région. Ce statut reste toutefois consigné sur du papier et ne se traduit pas sur le terrain en termes de commodités qui permettraient l'émergence des arts. Que de promesses alléchantes sans lendemain.En fait, les regards sont tournés vers les festivités institutionnalisées beaucoup plus juteuses sur le plan financier et de l'audience, de l'avis de membres actifs d'associations. La ville compte une poignée de mécènes du genre qui tente de participer à l'animation et à l'organisation de diverses activités vouées essentiellement à la jeunesse. «Maram pour l'art et la culture», «Maraya» et «Miracle des arts» sont trois associations culturelles actives.Créée en novembre 2009, «Maram pour l'art et la culture» s'est investie dans l'organisation des concerts baptisés Journées de rock, Gnawa,...faisant appel aux groupes nationaux. C'est sa particularité. «Nous avons jugé qu'il existe une demande pour ce style musical prisé par les jeunes.D'où l'idée de concrétiser cette initiative qui a connu des échos favorables», dira Fouzi Kimouche, le président de Maram, qui ?uvre en étroite collaboration avec le milieu estudiantin et a donc bonne connaissance des attentes. Interrogé sur les contraintes, il dira qu'«il faut s'armer de patience et de volonté, surtout pour pouvoir dépasser les écueils contre lesquels notre association bute à chaque rendez-vous, à commencer par l'indisponibilité des salles qui répondraient aux normes de l'acoustique. Le théâtre qui demeure plus ou moins conforme, ne nous est pas octroyé. La nouvelle direction nous le refuse catégoriquement sous prétexte d'une nouvelle directive qu'on n'a pas encore vu. ??La loi a changé'', nous dit-on».A cause de ces embûches contraignantes, qui poussent les organisateurs à s'adresser parfois au Palais de la culture Malek-Haddad, les programmes de l'association sont souvent amputés faute d'une aide conséquente. L'affichage n'est pas du reste dans le lot des tracasseries. «Il nous est formellement interdit de placarder des affiches au niveau des établissements sur injonction de la direction de l'éducation», renchérit-il. N'empêche que pour l'année 2014, «Maram a préparé une grille thématique : chaque mois elle s'illustrera avec une production», affirme le président de l'association ajoutant que, désormais, «75% des prestations culturelles se tiendront dans la commune du Khroub, au centre culturel M'Hamed-Yazid, après concertation avec les élus de la commune». C'est un choix imposé, sachant que les scènes disponibles à Constantine, comme le Palais de la culture Malek-Haddad et le Théâtre régional seront bientôt fermés pour au moins 10 mois pour des travaux de réhabilitation. Idem pour la Maison de la culture Mohamed El Aïd El Khalifa de Constantine, reconvertie en Palais de la culture, qui doit également faire un lifting pour sa salle et une partie de son hall. Concernant les subventions locales dont bénéficie l'association, elles sont quasi insignifiantes, selon notre interlocuteur qui ne jure que par le fonctionnement «organisé, sur la base de bons de commande et factures». «On aime travailler dans la transparence totale. Si on instaure la discipline de la billetterie c'est pour faire profiter les jeunes de toutes les manifestations qu'on organise. Malheureusement, certaines parties n'acceptent pas ce genre d'organisation et veulent verser dans la distribution abusive des invitations. C'est illogique, car un spectateur qui paye son billet doit trouver sa place numérotée et non squattée par quelqu'un ayant bénéficié de cette gratuité.» «Les fonds de fonctionnement de l'association viennent essentiellement des participations de ses adhérents et des trente membres formant le bureau. Quant à la subvention communale, elle ne pourra pas subvenir à toutes nos activités, d'autant plus qu'elle est attribuée sans étude préalable. Au lieu d'aller sur leterrain et de relever les activités permanentes aucun critère logique ne précède l'octroi des aides». Et qu'en est-il de l'apport de l'Office communal pour la promotion des activités culturelles et artistiques ' «On attend toujours que nos programmes coordonnés soient mis sur rail», dira M. Kimouche avant d'ajouter que «l'Assemblée de wilaya se focalise sur les festivals institutionnalisés et le foot». Mais, «on doit manifester notre présence à longueur d'année, avec nos moyens de bords. C'est notre mission», conclut M. Kimouche.N. H.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)