Algérie

Les associations activent tant bien que mal à Tizi Ouzou A cause du manque de moyens et de soutien



Les associations activent tant bien que mal à Tizi Ouzou                                    A cause du manque de moyens et de soutien
De notre correspondant à Tizi Ouzou
Malik Boumati
Les associations culturelles de la wilaya de Tizi Ouzou continuent à compter sur le système D pour survivre et pouvoir activer, même timidement, dans une région où les centaines d'associations inscrites officiellement se trouvent en hibernation depuis plusieurs années. Rares, en effet, sont les associations culturelles qui arrivent à trouver les moyens nécessaires pour monter des projets et/ou mettre en 'uvre leurs différents programmes d'activité. La majorité des associations se trouvent en hibernation depuis près d'une vingtaine d'années, alors que la majorité de celles qui activent perçoivent des subventions des pouvoirs publics, mais cette aide reste dérisoire devant les fonds nécessaires à l'organisation des activités culturelles les plus élémentaires. Entre 50 000 et 120 000 dinars sont octroyés par l'Assemblée populaire de wilaya aux associations, cherchant plutôt à faire bénéficier le plus d'associations possibles de l'aide de cette institution, au lieu de cibler les plus performantes et les plus actives. Pour les subventions de la direction de wilaya chargée de la culture, il s'agit plutôt de contrats programmes cosignés avec certaines associations sur la base d'un certain nombre d'activités à vérifier sur le terrain. Le ministère de la Culture, de son côté, met également la main à la poche pour sponsoriser quelques activités initiées par les associations, mais son aide, si elle reste supérieure à ce que donnent les institutions locales, elle est cependant rare devant les milliers d'associations activant sur le territoire national.Il faut dire que la décennie quatre-vingt-dix avec sa grave crise économique et sécuritaire a été fatale pour des dizaines d'associations qui ont cessé d'activer faute de moyens financiers mais aussi humains, de nombreux animateurs ayant choisi de se retirer de la scène par dépit ou même par mesure de sécurité. Une décennie où les pouvoirs publics ont carrément sacrifié le secteur de la culture, considéré comme un luxe alors que les caisses de l'Etat étaient vides et le budget géré beaucoup plus par le Fonds monétaire international que les dirigeants du pays. Des associations avaient choisi de disparaître alors que d'autres ont opté pour l'hibernation en attendant des jours meilleurs. Des jours qui viendront au début de la décennie 2000 quand les différentes hausses du prix du baril du pétrole ont renfloué les caisses de l'Etat qui, de ce fait, commençait à regarder un peu vers le secteur de la culture en état moribond. Une situation qui rendait le sourire à certaines associations, notamment dans la wilaya de Tizi Ouzou où les activités culturelles ont repris de façon intense, même si la qualité n'est pas toujours au rendez-vous. Des activités appréciables sont proposées par certaines associations quand les pouvoirs publics les soutiennent financièrement et même logistiquement, comme des colloques sur des personnalités oubliées et autres festivals autour de disciplines culturelles données. Mais elles restent en majorité concentrées dans l'enceinte de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Mais il faut dire que les responsables de la Direction de la culture tentent de temps à autre de décentraliser les activités et en programmer dans certaines localités de la wilaya, en dehors du chef-lieu, comme lors du festival arabo-africain de danse folklorique que Tizi Ouzou accueille annuellement depuis six années. D'un autre côté, elles sont vraiment rares les associations capables d'activer sans la contribution des
pouvoirs publics et la Ligue des arts dramatiques et cinématographiques (LADC) de la wilaya de Tizi Ouzou peut être considérée comme un exemple de débrouillardise. Avec un festival des Raconte-Arts organisé annuellement depuis huit ans sans aucune aide des autorités, les animateurs de la LADC ont choisi de s'appuyer sur les villageois qui accueillent la manifestation, en les impliquant dans l'organisation. Et les opérateurs économiques de la région n'ont pas encore acquis la culture de sponsoring susceptible de soutenir les actions des associations culturelles. Des actions intéressantes capables d'attirer plus de monde en vue d'une socialisation de la culture qui tarde toujours à venir.


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